28 février : dernière journée

Il est 21h. Dehors la nuit a déployé ses ailes et instauré le calme partout dans le village. Les portes des maisons sont closes, les volets abaissés, le stade en face de la maison déserté par les adolescents. Pour certains c’est le début des vacances bien méritées, pour d’autres, le retour au boulot dès demain matin. Pour ma part c’est toujours la sérénité dans mon cocon.

Ce soir j’ai envie de faire le point sur ce mois qui vient de s’écouler. Ça ne paraît pas comme ça, mais en vingt-huit jours j’ai fait mon petit bonhomme de chemin.

J’ai commencé le mois avec de la bonne volonté mais sous anxiolytiques. Sommeil agité, crises d’angoisse dans la journée, cruel manque d’estime, culpabilité, peur de l’avenir.. J’ai essayé au mieux de contenir tout ça et je me suis réfugiée dans le sport. J’ai eu de la chance d’être accompagnée (virtuellement) par ma maman tout au long du programme. Chacune de notre côté, nous avons tenu nos engagements et avons réussi avec succès à boucler le planning prévu. A cela c’est rajouté les défis de l’application Squadeasy. Là encore, j’ai la chance de faire parti d’une équipe formidable qui booste même les jours où le moral n’est pas au top. Alors j’ai envie d’honorer cette team de femmes fabuleuses. Aussi, qu’il pleuve, neige ou vente, je suis quand même sortie pour affronter les éléments. Je n’ai jamais autant marché que depuis un mois et demi. Je suis passée d’une moyenne de 4500 pas par semaine à 11500. Un truc de dingue. J’ai pris goût en la marche. Chaque jour désormais, c’est mon rituel, je dois sortir un peu pour me dégourdir les jambes et surtout l’esprit. Parfois je pars pour une balade et de temps en temps, je me laisse happer par la faille spacio temporelle et déambule dans les champs pendant plus de deux heures. Je ne cherche pas forcément à accélérer le pas, au contraire je ne me force à rien. Je fais ce que j’ai envie. Pas de compétition avec le chrono, juste profiter de l’instant.

Durant ce mois de février, j’ai également repris la course. Vraiment difficilement… avec de gros doutes et une baisse d’estime. J’ai craqué plusieurs fois. Je me sentais nulle de devoir alterner marche et run pour atteindre mon objectif. Je me suis souvent comparée au temps d’avant, celui où j’étais au top de ma forme et toujours en compétition avec moi-même. J’ai pesté contre la terre entière, jalousé ces filles qui galopent 10KM, sans une goutte de sueur, dans le cadre de leur « petite » sortie de décrassage. Moi à chaque virée, je rentrais rouge écrevisse et au bout de ma vie. J’en ai voulu à mon corps de ne plus être capable. J’ai été très dure envers moi-même. Il m’aura fallu le mois entier pour me convaincre que ce n’était pas grave, que le passé c’est le passé et que ce que je fais aujourd’hui c’est très bien aussi. La bienveillance envers soi-même est hyper importante. J’ai beau essayé, c’est compliqué d’être positive H24. Je fais au mieux pour m’accepter mais il y a encore des jours où je me critique, où je me dis que, malgré ce que je fais, ce n’est pas assez pour aller mieux.

Cependant, j’ai également fait de grands progrès. J’ai admis que j’avais besoin d’aide. J’ai réussi à le dire à haute voix et ça c’est un premier pas sur le chemin de la guérison. Accepter que l’on est tombé c’est ensuite s’autoriser à remonter la pente. Et par moment, seule on y arrive pas. Alors il n’y a pas de honte à demander de l’aide. Et c’est ce que j’ai fait. Dans un premier temps j’ai été voir mon magnétiseur qui m’a remis les énergies en place. Ça n’a l’air de rien comme ça, mais pour ma part je suis persuadée que ça a contribué à ma remise en forme. Puis j’ai franchi le pas et j’ai rencontré une psychologue. Au départ on s’auto juge. Il y a une sorte de déni en nous car c’est compliqué de se dire que l’on a besoin d’aide. Et en toute honnêteté, on est persuadé qu’elle ne pourra rien y faire de toute façon. Mais non, je le confirme, ce n’est pas une honte de devoir consulter. Même si cela semble abstrait, parler à quelqu’un de neutre peut vraiment aider. Du moins cela été mon cas. Au plus profond de nous, on a souvent les réponses à nos questions. Elles sont justes occultées par notre propre perception des choses. Qu’une personne extérieure à notre entourage et totalement étrangère nous comprenne mieux que nous même, c’est déstabilisant. Mais vraiment bénéfique. J’ai ouvert les yeux sur beaucoup de choses, analysé sous un angle différent certaines situations, pris conscience que ma culpabilité n’avait pas sa place ici. Mon travail avec elle n’est pas fini, mais petit à petit, c’est comme si chaque jour que dieu fait, un nuage s’évaporait doucement pour laisser place à un ciel plus bleu. Je n’ai pas encore les épaules pour affronter le retour à la réalité, faire face à mes patrons… Mais en attendant, je me construis une carapace plus solide, pour que le jour où cette confrontation aura lieu, car elle arrivera forcément, je ne m’effondre plus comme en janvier. Faire en sorte que mes convictions ne soient pas anéanties mais respectées. Désormais je sais ce que je ne veux plus, maintenant je dois savoir m’imposer dans mes choix et croire en moi.

A la fin de ce mois de février, si je fais le bilan, malgré les baisses de motivation, le grignotage compulsif et (malheureusement encore) la prise de poids, j’ai quand même tenu mon programme sportif, à savoir finir le défi ventre plat, l’objectif 10min par jour et l’étape 3 de la méthode Body By Lucile cumulés, j’ai continué mon défi danse du vendredi (ce qui à chaque fois me donnait le sourire), j’ai repris le vélo et la course à pied. en somme, j’ai réinstauré une routine sport. Mais j’ai également accepté d’aller mal et de recevoir de l’aide, et avec chérinou on a beaucoup parlé avenir et des choses fantastiques vont sûrement bientôt nous arriver. Une autre victoire et pas des moindres, j’ai quasi stoppé les anxiolytiques. Je fais encore des crises d’angoisse mais beaucoup moins fréquentes. J’ai encore des jours down, mais aussi d’autres où l’énergie coule à flot. Le chemin vers le bien-être mental et comme celui de la remise en forme, long et semé d’embûches. Mais quand on est bien entouré, que l’on veut s’en sortir et que l’on croit en l’avenir, alors je suis persuadée qu’à cœur vaillant rien d’impossible.

N’hésite pas à t’inscrire par ici (si ce n’est pas déjà fait), si tu veux être au courant des derniers articles publiés.

Et viens faire également la connaissance de Gisèle, ma licorne, sur insta ! Je suis certaine qu’elle te plaira 😁