19 janvier : un peu de douceur

Cette semaine j’ai eu un petit regain d’énergie. Je ne dis pas que c’est la grande forme mais déjà, je broie un peu moins de noir. Je continue les anxiolytiques. Je distingue la différence quand je ne les prends pas alors si cela peut m’apaiser un peu, je ne dis pas non. Mes songes sont un coup paisibles et un coup remplis de militaire me sommant de regagner mon unité. Il y a encore du boulot question déconnexion !

En cette fin de matinée, je décide malgré tout de faire un peu de sport. Je tente de reprendre le BBLHIVER à la semaine 2 (là où j’avais abandonné) mais sans vraiment de grande motivation. Autant dire que j’ai fait la séance comme j’ai pu sans réelle conviction. Décidément, ce n’est pas ce programme qui me donnera envie de reprendre ma routine.

Bien que je fasse moins de renforcement musculaire (pour ne pas dire rien du tout…), je continue de contribuer à ma façon pour l’équipe squadeasy. Je me perfectionne dans la marche. Surtout point de vue équipement. Disons que maintenant j’ai trouvé les chaussures et la bonne paire de chaussettes qui ne donnent pas d’ampoule. A bas les jeans serrés, vive les joggings molletonnés pour marcher confortablement. C’est une activité dans laquelle je prends du plaisir et où je me vide la tête. Toutefois, pour aujourd’hui, j’ai envie de me challenger à autre chose. Cette fois je vais aller me perdre dans ma campagne en vélo! Avec chérinou nous avions fait l’acquisition de ces jolies bêtes un an plus tôt, et depuis elles dorment tranquillement dans l’abri de jardin. Il serait temps de les réveiller. Ou du moins ma bête à moi. En plus cela tombe bien, l’application prévoit également des défis de ce genre. Rhooo c’est quand même bien fait non?

Après donc avoir enlevé les toiles d’araignées qui l’habillait puis regonflé ses pneus, c’est toute fière que ce matin je m’en vais sur mon deux roues, bien emmitouflée dans ma parka, à l’assaut des routes goudronnées. Je sais déjà que je vais galérer sa grand mémé. Pourquoi? Premièrement, j’avais oublié la sensation de la selle… Mon petit doigt me dit que mon postérieur va bien l’imprimer et me le rappeler dans quelques heures. Deuxièmement, on dirait pas comme ça, mais croyez moi, j’habite en hauteur. C’est un menteur celui qui dit que la Touraine c’est tout plat. Qu’il ose venir demander à mes cuisses et mollets ce qu’ils pensent de ce « plat ».. Bref, en m’élançant sur mon destrier de métal, j’ai bien conscience que si ça descend à l’aller… « Ne pense pas au retour pour le moment, vis l’instant présent ». Bien reçu Bienveillante.

Dans sa pochette, mon téléphone fait aussi office d’enceinte musicale. Oui même là j’aime bien chanter, du moins quand j’ai du souffle. Les premiers tours de pédales sont durs. Bah oui, les plateaux sont mal réglés haaaannnn. Je fais un petit détour dans le quartier voisin histoire de me mettre en jambe, et ensuite je décide de m’éloigner un peu. Oulalala, attention, je suis Dora l’exploratrice et je pars à l’aventure. Une première longue descente s’offre à moi. Au fur et à mesure, le vélo prend de plus en plus de vitesse, c’est grisant. Le paysage défile à toute allure, mes yeux se plissent avec le froid mais je souris à pleine dent. Un sentiment de totale liberté m’envahit et je me sens bien. Malheureusement un peu moins quand cela se termine, trop tôt à mon goût, et qu’une montée me fait déjà face. Fichtreuuu. Les suées vont commencer. Malgré tout, je profite de ces instants. Jamais je n’aurai osé penser m’aventurer toute seule en vélo. Mais je suis rassurée car mon portable est chargé, j’ai du réseau dans cette partie de la campagne et Google map fonctionne. Je suis honnête avec moi même, ce n’est pas avec mon sens de l’orientation que j’irai loin!

C’est ainsi que ma balade se passe, au rythme des montées et des descentes, des changements de vitesse pour essayer de garder la bonne intensité, du paysage verdoyant qui m’entoure, du vent dans le dos qui me pousse un peu. Je sens à nouveau l’euphorie couler en moi, comme si je commençais enfin à percer ce nuage qui m’encombre l’esprit.

Je reviens 1h30 plus tard, avec un mal au derrière mémorable, le bout du nez gelé mais pleine de vie. Je bénis l’inventeur de la douche et celui de l’eau chaude. Demain je retenterai l’expérience, histoire de valider un challenge. J’espère juste que mon fessier y mettra du sien.

Ce midi je tente de recuisiner à nouveau. Je sais déjà que je vais regretter tous mes travers alors si je pouvais limiter un peu la casse une fois de temps en temps… C’est ainsi que je me retrouve à préparer un gratin de potimarron et pomme de terre au comté, inspiré du carnet de recettes du programme du BBLHIVER. Franchement un régal. Simple et efficace. Je sais qu’il n’y a pas besoin de grande cuisine pour se régaler, que cela ne prends pas forcément beaucoup de temps non plus, mais en ce moment j’ai tellement une flemmingite aiguë que le simple fait de me dire « il faut que je m’y mette » m’épuise. Je dois retrouver un rythme mais pour l’instant je fais au gré de mes envies.

L’après-midi se déroule paisiblement. Ma victoire du jour est que je n’ai versé aucune larme depuis le réveil. La première fois que cela m’arrive depuis une semaine. Pourvu que ça dure..

Vers 15H45 décollage. Mon rendez-vous tant attendu est enfin arrivé. L’heure du soin du visage a sonné. Et cette fois, je compte bien me faire plaisir. Je sais déjà que le porte monnaie va en prendre un coup mais je me dis que c’est pour la bonne cause.

Quand j’arrive à l’institut, je commence déjà à sourire. L’ambiance est chaleureuse et les hôtesses aux petits soins. Je suis conduite dans ma cabine et on m’explique comment je dois me préparer. Une fois prête, je m’allonge et patiente jusqu’au retour de ma masseuse. Avant de commencer le soin, elle procède à un examen de ma peau, me questionne et surtout me demande ce que j’attends de ce soin. C’est simple, une tête beaucoup moins fatiguée et un regard plus frais. Bref un coup d’éclat. Je sais qu’il y a tout un chantier à faire mais par pitié, redonnez moi confiance. Elle me propose donc différents soins adaptés et je décide de faire la totale. Vas y ma biche, rénove moi tout ça.

Mon visage passe par tout plein d’étapes. Un démaquillage en profondeur, des manœuvres nouvelles générations pour raffermir mes premières rides, un modelage relaxant. Je ne saurais dire combien de produits ont été utilisés. Un masque m’a recouvert le visage, des compresses ont apaisé mes yeux, des huiles ont détendu mes traits. Ses mains douces et parfaitement manucurées étaient un régal pour ma peau sensible. J’exagérai pas quand je disais qu’il me fallait un ravalement de façade. En touche finale, j’ai même le droit à une remise en beauté. Certes, à 18h c’est pas non plus très utile mais je ne vais pas me plaindre, c’est compris dans le soin.

Un peu de poudre par ci, du mascara par là, une pointe de brillant sur les lèvres et je suis prête à redécouvrir mon visage. Honnêtement, j’aurai presque envie de pleurer. Mais comme j’ai du mascara, je me retiens. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas vu pomponner. J’ai une expression plus sereine, moins fatiguée avec presque le regard rieur comme autrefois. J’en suis pas loin. J’ai bien fait de venir me faire chouchouter. Oui cela a un prix, mais pour mon bien être, je ne regrette en rien. La réalité c’est que l’on ne pense pas assez à soi. Aimer son corps ne se résume pas à lui imposer des séances de sport pour évacuer son trop plein d’énergie ou son stress, ce n’est pas non plus le nourrir le plus sainement possible. On oublie trop souvent qu’il lui faut de l’attention et de la douceur. Du temps pour le guérir des blessures invisibles à l’œil nu.

Je repars de là le cœur apaisé, un sac de produits de beauté en main, un compte en banque allégé et des envies de revenir.

La soirée se passe tranquillement. Au moment d’aller me coucher, je prends conscience que c’est officiel, je viens de passer ma première journée sans pleurer depuis le début de mon arrêt. On peut donc dire qu’il y a du mieux. Il se pourrait bien que je sois sur la bonne voie…

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