Septembre 2020

30 septembre : La décision

30 septembre : La décision

1h47, j’ai déjà les yeux ouverts. j’ai des images de tableaux Excel dans la tête. Punaise faut aussi que je pense à rappeler les administrations pour tel et tel dossier, sans oublier qu’il faut que l’on refasse un check complet sur le déroulé de la commission. Mettre encore à jour certains fichiers, vérifier des données aaarrrhhhhhhgggggg j’en ai trop la tête. Concentre toi sur ta respiration…. Vide ton esprit et arrête de penser. Il suffit que je me dise ça pour continuer à le faire bien évidement…

2H45 pffffff j’ai mal au crâne. Les cachets sont en bas et j’ai pas envie de descendre. Tant pis ça passera tout seul… 

4H15, je remets Looping dans son panier pour la énième fois. Ce chien me rend folle. Et par pitié chérinou arrête d’émettre de fortes respirations…

5H10 le réveil sonne. Bien entendu c’est toujours quand on vient juste de se rendormir. Bah tant pis je ne l’écoute pas. Ce matin je m’accorde le droit de rester au lit 1h de plus. Au vu de la nuit bien pourrie que je viens de passer, il est pas né celui que me l’interdira!

Autant dire que quand j’arrive au boulot je respire pas non plus la joie de vivre. J’ai un étau qui m’enserre le crâne et malgré les cachets rien ne passe. Seule l’huile essentielle de menthe poivrée sur les tempes soulage un peu. J’aime pas être dans cet état. C’est pas moi. Quand j’aurai fait une vrai nuit de sommeil ça ira mieux. En attendant je continue à faire ce que je fais de mieux, mon boulot. J’apprends encore les subtilités dans les dossiers à mon collègue, je continue à tenir mon rôle de “chef” de bureau. On continue les réunions. Une part de moi est contente car je sais que l’on a fait du très bon boulot jusque là malgré la pression subie. On a respecté les délais imposés et on a même un peu d’avance. On fait une bonne équipe avec mon collègue même si par moments ce n’est pas toujours simple. Pendant quelques instants on a l’impression de sortir enfin la tête de l’eau et puis badaboom. On débarque dans le bureau pour nous demander encore plus. Et là c’est la goutte de trop. J’ai les nerfs qui lâchent. Je suis fatiguée de tout ça et de toujours vouloir me battre pour quelque chose qui ne viendra pas. J’aspire désormais à mieux. Alors quand mon chef entre dans notre bureau et ferme la porte les mots sont sortis tout seul “je voulais juste vous dire que pour moi c’est fini. Je compte quitter l’armée. Je finis cette année et en juillet je prendrai un nouveau départ. Je vais réunir tous les papiers nécessaires et j’entamerai les démarches rapidement. Plutôt je m’y prends et mieux mon départ pourra être anticipé par le bureau.” Un silence s’installe dans la pièce. Moi même je ne m’y attendais pas à vrai dire. J’ai vraiment osé le dire??? Ben faut croire que oui. J’ai comme un poids sur le cœur qui s’allège un peu. Mon chef me comprend. Il est juste navré pour moi car une fois encore ce sont les bons éléments qui subissent. Je lui dis que ce n’est pas non plus sur un coup de tête et que la décision a été mûrement réfléchis. Je sais pertinemment que maintenant je vais devoir m’expliquer à des gens plus hauts qui tenteront de m’en dissuader et qui sait, peut-être même me faire culpabiliser. Je ne sais pas encore ce qui m’attend. Ça m’angoisse un peu mais comme dit mamy, rien n’arrive par hasard. J’ai donc un an pour m’y préparer et je sais que chérinou sera là pour m’épauler. 

A la fin de journée, l’atmosphère est quand même plus détendue. J’ai retrouvé un semblant de sourire. J’ai toujours mal à la tête mais c’est supportable. 

Quand je rentre, chérinou est tranquillement installé sur le canapé, a bossé sur son ordinateur. Il me regarde, étonné pour une fois de me voir débarquer avant 18H. Il me demande si ça va au vu de ma drôle de tête. “Je l’ai fait c’est officiel, je l’ai dit à mon chef”. Il se lève et vient me prendre dans ses bras et là j’éclate en sanglots. Me demandez pas pourquoi. Tout est brouillé d’un coup, la peur, l’angoisse, le soulagement, la déception, la joie… tout se mélange.. Je ne peux pas ouvrir la bouche pour parler tellement j’ai la gorge serrée. Il me berce tendrement et me rassure en disant que ça va aller, c’était pas un choix simple mais sûrement celui qu’il fallait que je fasse pour aller mieux, que quoi qu’il arrive on trouvera des solutions et qu’il faut croire en l’avenir. 32 ans c’est jeune, on a encore toute la vie devant nous pour construire quelque chose. Les larmes se calment, je me sens vide. Une partie de moi est heureuse de l’avoir fait et une autre un peu désappointée car je ne pensais pas en arriver un jour à ça. C’est le contre coup. Mais quelque part au fond de moi je sens que j’ai fait le bon choix. Après, seul l’avenir nous le confirmera. 

Un peu plus tard, je décide de l’annoncer à mes parents. Mon deuxième grand soutien. Je suis heureuse car ils ne me jugent pas et dans tous les cas ils seront avec moi quoi que je décide de faire. Un nouveau poids s’envole.

Ce soir j’ai même retrouvé l’appétit et comme dit l’adage “ quand l’appétit va, tout va”.

22H30, je monte mon coucher. Je ne sais pas si je vais bien dormir mais peut-être un peu plus sereinement quand même… Allez courage c’est bientôt le weekend.

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