29 juillet : quand la shkoumoune s’installe
Dans la chambre tout est enfin calme. Mais plus pour très longtemps. Au vu de la lumière qui filtre sous le store, le jour va bientôt pointer le bout de son nez. J’ai les yeux qui piquent et je n’ai franchement pas assez dormi. Comme d’habitude, il suffit que je m’absente un moment pour que le chien reprenne ses mauvaises habitudes. Alors je ne compte plus ses tentatives de montée sur le lit cette nuit (toutes soldées bien évidemment par un retour panier…). Entre ça, les ronflements de monsieur (oui je n’ai plus de boule quies), et les douleurs prémenstruelles, achevez moi s’il vous plaît. Premier constat du jour, il serait peut-être bon que je reste sous la couette, la journée pourrait s’annoncer dangereuse avec un faux départ comme ça.
Le réveil de l’homme retentit. Avec lui, les gémissants du chien et ses incessants aller retour autour du lit reprennent. Je sens déjà ma tension monter… Je me lève à contrecoeur. Honnêtement je n’ai envie de rien faire mais je sais qu’il ne faut pas que je m’écoute. Cela fait déjà plusieurs jours que mon activité est fortement réduite (pour ne pas dire rien). Je mens, je fais quand même un peu de sport et de rangement. Et pour le sport, c’est la seule chose dont je suis régulière ! La raison à cela est que je m’étais promis de finir le défi pack fessier, alors je fais en sorte de rester fidèle à moi même et de respecter mon engagement.
La vue dans le miroir de la salle de bain ne me fait ni chaud ni froid. J’ai adopté les cernes ces dernières semaines. Bon ok il serait peut-être temps que je me fasse un shampoing quand même. Cela fait franchement négligé. Comme les poils aux pattes d’ailleurs. Mon regard tombe ensuite sur la balance. Ma foi, elle restera encore un certain temps avec ses toiles d’araignées. De toute façon elle m’indiquera sûrement des données qui iront à l’encontre de ma bonne humeur déjà fortement perturbée. Bon allez, essayons de retrouver le sourire autour d’un bon bol de thé bien chaud.
A peine arrivée dans la cuisine que je mets l’eau à chauffer. J’ouvre le placard pour prendre ma boite de thé et là prise de conscience. C’est vrai qu’elle est vide… Ca me revient.. Mon objectif de ce matin était d’aller justement en course pour la remplir, ainsi que le frigo et les étagères du garde manger. Bon, deuxième faux départ. Il va me falloir miser sur la tisane pour le moment et ensuite j’irai me préparer pour la corvée.
08H30 je suis prête (mes cheveux aussi) pour aller me mélanger à la foule. Je récupère les sacs de courses (miracle pour une fois j’y pense) et le chien en profite pour me « niaquer » les chaussures. Il m’énerveuu. J’essaie de le repousser. En voulant lui donner un petit coup de pied au derrière, je glisse (je ne sais pas comment) et ma cheville se tord. Chien / 1 – moi : 0. Gare à celui qui me osera me dire que c’est le bon dieu qui m’a puni…
Au moment de franchir la seuil de la porte d’entrée l’homme émerge de son bureau et me rappelle que je dois être de retour avant 10H car nous avons rendez-vous avec le banquier en fin de matinée. Ah oui c’est vrai, j’avais aussi omis cette information. Cette fois c’est Malveillante qui fait son grand retour et me confirme que j’aurai bien dû rester coucher car il est fort probable que je ne survive pas à cette journée ! Vade retro satana…
09H45 je suis de retour. Est-ce que tout s’est bien passé? bien sûr que non évidemment haha disons que ma mémoire défaillante m’a encore joué des tours et au moment de payer, impossible de me souvenir de mon code de carte bleue. Alors après deux tentatives sur le terminal, j’ai abandonné et fais un chèque. La première bonne nouvelle du jour c’est que finalement ce rendez-vous avec le banquier me sera fortement utile pour lui demander à nouveau mes codes d’accès…
La fin de matinée se déroule presque sans encombres. Il arrivera seulement malheur à mon téléphone. Ben voui, j’ai des trous dans les mains donc je l’ai fait tombé par terre en sortant de la voiture, ce qui a eu pour effet de casser la coque en deux et d’avoir un petit choc sur l’écran. C’est donc un peu désespérée que je suis arrivée en cuisine pour préparer le repas du midi.
Pour une fois j’ai des idées de plat, en même temps je rappelle que j’ai de quoi faire étant donné que j’ai fait les courses ce matin haha alors ce sera des côtes de porc à la moutarde, avec une poêlée de légumes et le reste de riz d’hier que j’aurai juste à réchauffer au micro-onde. Tout se passait bien jusqu’au moment fatidique où une odeur de plastique crâmé s’est mis à embaumer l’atmosphère. Le temps que je comprenne que j’avais posé mon couvercle tupperware sur ma plaque de cuisson chaude, autant dire qu’il en restait pas grand chose. RIP mon joli couvercle, je suis désolée de t’avoir infligé pareille souffrance. Chérinou est d’ailleurs arrivé sur ces entrefaits et m’a gentiment fait la remarque que cela ne servait à rien de faire fondre du plastique sur la plaque, si je voulais la changer il me suffisait de demander…. J’aime cet homme, j’aime cet homme, j’aime cet homme… La fin du repas se conclura avec le renversement du café sur mon beau tee-shirt blanc toute propre. Décidément, quand ça veut pas, ça veut pas. Et n’oublions pas que je suis seulement à la moitié de la journée.
Vers 15h, malgré une forte hésitation, je décide tout de même d’aller à la poste. J’ai du courrier important à affranchir et comme j’ai oublié de le prendre avec moi ce matin (j’aime bien me corser la tâche moi…), il est nécessaire que j’affronte une fois de plus le monde extérieur, en espérant cette fois que le mauvais sort soit enclin à m’accorder un trêve. A priori le deal a été entendu car mon trajet s’est bien passé, je n’ai pas eu à attendre une plomb au guichet et je suis même tombée sur quelqu’un de très aimable. Mais bon, comme il ne faut pas être trop gourmand avec la chance (et la poste), il était normal qu’en rentrant à la maison, je ne puisse pas vider ma boîte aux lettre pleine étant donné que j’avais oublié mes clefs sur la commode de l’entrée (mais la lumière a jailli dans mon esprit seulement après cinq bonnes minutes de recherche dans le sac à main hein).
Pour cette fin d’après-midi, mise à part le sport, je n’ai rien prévu d’autres. Pour être franche, j’hésite même à revêtir ma tenue de guerrière. Avec ma chance du jour, je serais bien capable de faire tomber un haltère sur le carrelage par exemple ou encore de me prendre les pieds sur le tapis et d’exécuter un parfait roulé boulé. Pourtant Bienveillante est présente et me convainc que rien ne m’arrivera car c’est le seul domaine que j’arrive à gérer en ce moment, alors no stress ! Mouais bon, c’est pas le discours le plus encourageant mais mon envie de me bouger étant quand même assez présente (et je sais que cela me fera du bien au moral), je décide de braver la schkoumoune et de réaliser ma séance fessier. Mais avant cela, il faut que je range un peu le salon afin de pouvoir y installer mon tapis de sol. Et c’est en me baissant pour ramasser le coussin tombé du canapé, ce petit instant tragique, cette millième de seconde qui pour moi a duré une éternité, que j’ai entendu mon pantalon se déchirer avec fracas au niveau des fesses. Ai-je besoin de préciser que c’était le dernier pantalon potable dont je disposais? Je suis au bord du gouffre. Je me relève avec résignation, retire mon jean et vois débarquer chérinou dans la pièce. Je distingue très nettement son sourire. Dans ma tête je lui somme de ne pas oser me faire une réflexion et je pense que cette pensée est tout à fait explicite à mon regard assassin. Toujours est-il qu’à priori il passe outre ma menace silencieuse et tout fier de lui me balance « alors, on a un peu grossi? ». A peine a-t-il le temps de finir sa phrase que son visage rencontre avec fracas mon jean. Je lui jette un « pauvre type » et monte m’isoler dans ma chambre avec le peu dignité qu’il me reste. J’ai envie de pleuré. Je sais c’est débile. Il faut le reconnaître, la situation est assez comique quand même et je suis certaine que j’aurai agi de même si les rôles avaient été inversé. Mais là c’est trop. Mes hormones ont pris le dessus et je ne suis plus maître à 100% de mes réactions. Mais alléluia, comme si le ciel avait enfin fini de se jouer de moi pour aujourd’hui, mon téléphone retenti avec au bout maman. On passe quasiment une demi heure au téléphone et le fait de tout lui raconter me libère et me permet d’en rigoler aussi. Après tout, il y a plus grave dans la vie non? C’est donc requinquer que je raccroche et file me mettre en tenue de sport comme je l’avais initialement prévu.
La séance se déroulera sans trop d’encombre quoique faite au ralenti. Mon corps n’avait pas envie d’être très coopératif alors je l’ai laissé faire à son rythme. Et au vu de la journée, m’est d’avis que j’ai bien fait de ne pas trop forcer non plus. Mon seul désir maintenant, c’est de me coucher tôt dans l’espoir que ce jeudi se termine sans autre catastrophe. Je me dis même qu’après un tel acharnement de la schkoumoune durant ces 24 dernières heures, je devrais être ensuite tranquille pour un petit bout de temps non?
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