Juillet 2021

31 juillet : apprendre à danser sous la pluie

31 juillet : apprendre à danser sous la pluie

Je suis toujours fatiguée. En même temps, c’est ce qui arrive quand on ne dort pas ou très peu. Finalement, je dors encore moins que quand j’allais bosser et que je me levais à 05h10 tous les matins. Rien que d’y penser je me demande d’ailleurs si je parle bien de la même vie… Bref. C’est aussi la fin du mois et avec elle, trop d’images en tête quand je laisse mon esprit vagabonder. C’est officiel, cela fait plus de trente jours que papa nous a quitté. Alors quand je ferme les yeux, je ne peux m’empêcher de me replonger et de revivre ces terribles journées que nous avons passé en juin.

Depuis une semaine, c’est toujours la même rengaine. Si chérinou n’est pas là, il m’est encore moins possible de rejoindre Morphée. Pour le moment j’ai besoin de sa présence, cela me rassure. Pour dire que je ne suis pas dans mon état normal, ses ronflements ne me font même pas monter la tension et j’ai également arrêté (pour le moment) de me battre avec Looping quand, à 4h du matin, il arrive à se faufiler sur le lit. Même si à l’instant T c’est difficile d’y croire, je sais que cela finira par aller mieux. Pour l’instant c’est encore trop tôt.

C’est ainsi que, sans surprise, je me lève aux aurores. Que vais-je faire de tout ce temps n’est-ce pas? Eh bien à dire vrai, voilà maintenant quelques jours que la folie du rangement m’a gagné. Comme si j’avais un besoin irrépressible de tout changer pour recommencer un chapitre tout neuf. Cette activité occupe mes pensées et c’est tout ce que je demande. Et croyez moi, quand je dis rangement, cela veut également dire tri et désencombrement. Chaque pièce de la maison y aura le droit. La salle de bain a ouvert les hostilités. Au revoir pots de crème à moitié utilisés, bye bye maquillage qui traîne depuis une décennie sans avoir été sollicité, tchao médicaments périmés (me restera plus qu’à amener tout ceci à la pharmacie). Après quoi, la cuisine a également connu un grand nettoyage. Ma passion des bocaux est désormais exposée à la vue de tous, les étagères sont rangées et l’armoire à produits ménagers est fortement réduite.

Alors ce matin, j’ai décidé de m’attaquer à une chose que je laisse trainer depuis des semaines (pour ne pas dire des mois…): le rangement des recettes de cuisine accumulées au fil des saisons avec les bouquins de Lucile Woodward et d’autres donnés par maman ou récoltés par-ci par-là… Il est désormais temps de bien les classer pour que je puisse les retrouver facilement et surtout, les tester haha Allez lèteceugo.

Deux heures plus tard, j’ai plein de petits tas qui se sont constitués un peu partout sur le bureau. Maintenant que je sais comment les organiser, ne me reste plus qu’à avoir le support pour les ranger. En regardant mon bureau, je me dis qu’il serait aussi temps que je le personnalise et l’arrange comme il se doit. Après tout, il va devenir ma pièce principale quand je vais me remettre à écrire et à créer. Car oui, depuis quelques jours l’envie de recommencer un bullet journal de zéro me trotte dans la tête. Pour être honnête, je n’arrive plus à ouvrir l’ancien. Il n’était pas si vieux que ça mais désormais il représente un ancien chapitre de ma vie que je n’ai pas envie de relire. Il me faut des bases saines. En plus, ô miracle de la nature, je crois sincèrement avoir enfin trouvé une thématique qui me correspond. Celui du monde des Licornes. Pas très original je vous l’accorde. Mais en même temps, si je suis réaliste, c’est ce qui me caractérise le plus et c’est aussi mon propre univers que je me suis créé avec mon blog et mon instagram. Alors pourquoi ne pas donner vie à cette envie n’est-ce pas? Et une chose en amenant une autre, c’est ainsi que je me décide à aller me promener à Cultura et à Action afin de trouver des objets déco, des accessoires de dessin et de rangement pour mon petit monde à moi.

Au retour je m’arrête prendre le courrier. Une grosse enveloppe remplit toute la boite. OMG mais c’est quoi ça encore. J’avoue avoir les mains un peu tremblantes. Une fois à l’intérieur, j’hésite sincèrement à l’ouvrir. A tous les coups je vais encore pleurer et c’est bien la dernière chose que j’ai envie de faire. Pourquoi est-ce que je m’occupe l’esprit hein pour pas y penser pardi. Mais c’est plus fort que moi et mes doigts déchirent l’enveloppe. Je découvre une immense carte avec le joli dessin d’une licorne. Ca y’est mes yeux commencent à s’embuer. En l’ouvrant, je découvre des mots de personnes qui me sont chers. Je veux pas lire mais je n’y résiste pas. Alors j’essaie de faire bonne figure pendant que les larmes coulent silencieusement. Mon coeur est touché par tant d’amour. Je sais la chance que j’ai d’avoir des amis comme ça. Même si là tout de suite je les déteste de me faire pleurer. Mais ce n’est pas tout. Non non non, les petits sagouins m’ont prévu encore quelque chose à en juger par ce petit paquet bien emballé. J’ôte le papier, mon coeur s’arrête de battre. Je me retrouve avec dans les mains un joli carnet d’écriture où je peux lire en gros « A ma fille ». Un texte est également inscrit en dessous et au fur et à mesure que je le parcours, les vannes s’ouvrent à nouveau et des torrents de pleurs se déversent : « N’oublie jamais à quel point je t’aime. En grandissant tu auras de nombreux défis dans ta vie, fais juste de ton mieux. La vie ce n’est pas attendre que la tempête passe, c’est apprendre à danser sous la pluie. Chaque jour ne sera peut-être pas bon, mais trouve une bonne chose chaque jour. Ris, aime, vis. Suis tes rêves. Crois en toi et souviens toi d’être géniale. Je serai toujours à tes côtés ». J’ai l’impression que ma douleur ne cesse d’augmenter, comme si elle n’allait jamais s’arrêter et m’exploser le coeur. Je suis un mélange d’émotions contradictoires. J’en veux à la terre entière, j’en voulais pas de ce carnet, je veux juste mon papa. Chérinou arrive sur ces entrefaits. Il aperçoit l’enveloppe et le bloc note. Sans poser de questions, il me prend dans ses bras et me berce tendrement. Les sanglots commencent à s’atténuer un peu. Chérinou me parle de ses péripéties dans le jardin pendant mon escapade dans les magasins. Je rigole tout en pleurant. Dis donc Amour, c’est compliqué la vie d’un jardinier.

J’arrive enfin à me calmer. Il m’embrasse et repart à ses occupations en me demandant quand même de prier pour lui afin qu’il revienne sain et sauf de sa nouvelle tentative de jardinage.

Ma colère s’est enfin calmée. Je suis de nouveau plus sereine. finalement, j’avais sûrement besoin d’évacuer autant de choses depuis le temps que je me retenais. Je reprends en main le carnet. J’ai toujours mal en lisant le texte, mais je ne saurais l’expliquer, cela m’apaise en même temps. J’ai l’impression que ces mots sont les siens. J’ai cette sensation que c’est comme une signe du destin et que ce n’est pas un hasard que ce dernier soit arrivé aujourd’hui. Je pense que dans la vie il y a des choses qui ne s’expliquent pas et celle ci en fait partie. Dans ma tête une autre idée fait son chemin et obtient l’approbation de tout le monde qui y séjourne. Ce journal sera désormais mon lien pour lui « parler ». Mes amis m’ont décidément bien cerné et ils savaient pertinemment que ma « guérison » passerait par là…

L’après-midi continuera sur le thème du rangement. D’ailleurs, quand 18H résonne au clocher de l’église, je suis très fière de ma nouvelle organisation de bureau et de son agencement. Je sens que je vais m’y plaire dans mon antre. J’ai également bien mis sous plastique toutes mes recettes et elles ont enfin trouvé leur place dans la bibliothèque.

Ce soir, je suis d’humeur à cuisiner. Alors c’est parti pour un farci avec les bonnes tomates et courgettes du jardin. Autant dire que l’on s’est régalé. Puis j’ai ensuite rejoins mon nouvel espace et sur ce bureau bien rangé, j’ai ouvert un nouveau bullet journal. Dans ma tête, les illustrations prennent forme et je sais à quoi je veux qu’il ressemble. A côté de moi repose également mon nouveau carnet. Je ne peux m’empêcher de relire l’inscription. Je suis encore traversée par d’autres d’émotions. Puis sous une pulsion indéfinissable, j’allume mon ordinateur et ouvre une nouvelle page blanche. Il me faut coucher sur papier ce qu’il se passe en moi. Et c’est ainsi qu’après deux mois sans avoir touché un clavier, les mots ont commencé à défiler sous mes yeux et mon histoire a repris. Jamais je n’aurai pensé écrire de telles choses. Mais c’est ainsi, ma vie prend désormais un chemin différent, une autre histoire débute.

Quand je relève enfin les yeux de mon écran, la nuit est tombée depuis longtemps. Sur le velux résonne la douce mélodie de la pluie. Alors sans même réfléchir, je quitte mon bureau, descends les escaliers, ouvre la porte fenêtre, sors pieds nus et offre mon visage à la pluie. L’eau est tiède, le son est apaisant et la vie est suspendue. il pleut fort, c’est excitant. Un sourire nait sur mes lèvres, j’adore cette sensation qui m’envahit. Les chiens sont à la fenêtre et me regardent avec un air d’incompréhension. Dans ma tête résonne ces mots « il faut apprendre à danser sous la pluie » alors promis papa, je vais faire au mieux.

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