28 avril : et je cours, je me raccroche à la vie
Pour une fois, ce ne sont pas les vibrations émises par chérinou qui me réveillent ce matin, mais bien celles de ma montre. Aïe, ça pique. 06H30, je n’ai plus l’habitude d’ouvrir les yeux aussi tôt ! Mais une fois encore, c’est pour la bonne cause. Eh oui, aujourd’hui c’est le fractionné de l’étape 3 du run débutant qui nous attend avec ma binôme de course. Malveillante n’est pas disposée à se lever et essaie de me faire croire que ce n’est pas grave si on retarde un peu le départ. C’est vraiment digne d’elle ça tient. Mais avec Bienveillante, nous n’avons qu’une parole. Et puis, il serait vraiment indécent de ma part de rester au chaud dans le lit surtout quand je sais que la pluie est de la partie chez ma copine. Ensemble même à distance. Alors les yeux encore à moitié clos, je m’extirpe du lit tant bien que mal, me cogne le petit orteil sur le coin de la commode et file clopin clopant me préparer dans la salle de bain. Un coup d’eau fraîche sur le visage histoire d’enlever les restes de glue sur les yeux, passage de la brosse pour éviter les cheveux en pétard et puis bah, action. Quelque chose cloche quand même. Il me manque un élément. Je réfléchis. Mon regard fixe le miroir qui me renvoie une image floue. La lumière jaillit. Il serait bien que je retourne dans la chambre récupérer mes lunettes de vue. Ca pourrait grandement m’aider pour le bon déroulé de ma journée…
06H45, je suis dans mon salon et j’effectue un petit échauffement. Je suis raide ce matin. Non en fait je suis raide tous les matins maintenant. C’est pas bon de vieillir moi je vous le dis. Alors je m’applique à m’étirer, à déverrouiller mon dos en espérant qu’il continuera à être coopératif, à enclencher chacune de mes articulations pour voir si tout fonctionne correctement.
Une fois prête, je me lance à l’assaut du monde extérieur. Didiou, ça cailliotte les roustons dans ce pays!! Quand j’expire, j’aperçois la petite vapeur sortir de ma bouche. Je termine mon échauffement avec un peu de marche rapide, histoire de bien mettre en route mon diesel et de rejoindre mon point de départ. Petit message à binôme et hop, lancement du cardio guidé.
C’est parti pour un fractionné de 32min en alternant 4min de run et 4min de marche. Dans cet audio, on apprend cette fois à se concentrer sur la respiration. Courir ce n’est pas seulement mettre un pied devant l’autre. C’est finalement pas mal de gestes techniques et comme dans chaque discipline, si on veut progresser, il faut d’abord en maîtriser les bases. Cela étant, on ne peut pas se réinventer non plus. Et les habitudes acquises depuis longtemps ne peuvent pas se changer comme ça. Alors ok, je me focalise sur ma respiration abdominale. Depuis que j’ai commencé ce programme de course, j’avoue prendre plus conscience de mon placement et surtout de ma posture. Je m’attache à d’avantage contracter mon périnée et rentrer le nombril. Honnêtement, c’est pas simple à faire tout le long de la sortie hein, moi, bidou et périnée aiment bien le lâcher prise haha Mais le fait d’alterner marche et run permet de se concentrer un peu plus ces sensations là. Lucile nous demande d’inspirer par le nez et d’expirer par la bouche. C’est là que ça se complique. Ok je peux le faire un peu au début. Mais ensuite si je continue, j’ai l’impression de manquer d’air, alors je reprends mes propres habitudes et fais tout pour la bouche. Je connais mon tempo, alors je le garde. Parce que la course c’est ça aussi, s’adapter. Je pense qu’il y a autant de façon de courir que de coureur ! Le tout est d’avoir cependant la bonne posture pour ne pas se faire mal et de trouver ensuite son rythme de croisière.
Durant, cette petite sortie je me sens bien. Je pense à ma binôme et me dit qu’elle doit tout déchirer également. Je me laisse bercer par la voix de la coach. Je respecte les temps de marche imposés et continue à me concentrer sur mes sensations. Vers la fin on nous demande d’accélérer un peu la cadence. J’essaie mais abandonne très vite l’idée quand la douleur dans le dos commence à se réveiller. Alors je retourne à mon rythme de balade, toujours en souriant car malgré tout, je suis contente d’être là. Je termine ma course en faisant 3min de plus. Ouais je sais, une véritable guedin. On finit en même temps avec Anne-Sophie, décidément, quelle belle synchronisation ! Chacune de nous est fière de sa prestation et de l’autre. La journée s’annonce donc pleine de bonnes ondes !
Après la douche et le petit déjeuner, le reste de la matinée se passe devant mon ordinateur. Ecrire me fait beaucoup de bien. Mon exutoire à moi. Ici je suis maître de mon monde. Je couche sur papier ce qui me taraude l’esprit, comme si le simple fait de narrer mon histoire me permettait d’alléger mes émotions et de faire du tri sur mon ressenti. Je vide ma mémoire à court terme (voire même à long terme) pour faire de la place dans mon disque dur interne. Pourtant, certaines peurs et tracas continuent à s’accrocher à moi. Elles sont coriaces. Seul le temps sera mon allié pour apprendre à les dompter. Mais en attendant, j’apprends à vivre avec même si il y a des jours c’est plus compliqué que d’autres.
Comme après chaque faille spacio-temporelle, je me sens vidée mais satisfaite du « travail » effectué. Et c’est généralement sur ces entrefaites que l’homme débarque dans la pièce, avec le calque de l’oreiller sur le visage. Les chiens s’excitent et le calme laisse place à une belle agitation. Alors c’est le moment pour moi de tirer ma révérence. J’éteins le PC et pars me préparer à manger. Je sais pertinemment que je serais une fois de plus seule à table car quand chérinou se lèvant si tard, son ventre ne réclame par forcément des légumes…
En début d’après-midi le soleil est bien présent avec les températures printanières. L’appel de la nature fait son grand retour. Il serait dommage de ne pas en profiter et puis surtout ça fait longtemps que je ne suis pas allée me promener. Mon regard se pose ensuite sur les boules de poils qui sont très agitées ces derniers jours. Ca leur ferait vraiment pas de mal non plus de se dépenser un peu aussi. Je file donc m’entretenir avec chérinou pour lui proposer une fameuse activité de couple en pleine air! Il suffit de faire mes yeux de chat botté et ça passe crème. Victoire de canard, il est temps d’aller se préparer pour la sortie familiale.
Une fois encore chérinou m’épate. Il nous trouve un petit chemin au milieu des champs, à même pas cinq minutes à pied de la maison. Qu’il est fort cet homme. En même temps, je ne m’aventure pas vraiment de ce côté et honnêtement, il ne me serait jamais venu à l’idée de venir par ici. Mais c’est une très belle découverte. On peut même lâcher les chiens pour les laisser profiter de quelques instants de liberté. Il fait beau, c’est la fête à l’escargot. Au loin on aperçoit la forêt et on se dirige dans sa direction. En attendant, on traverse des champs de blé et de trèfles rouge en fleur. C’est beau je ne connaissais pas. On découvre de sublimes maisons perdues dans la pampa. L’une d’elles d’ailleurs nous permet de rêver un peu en ce disant que c’est exactement ça qu’il nous faudrait. Taille de jardin parfait pour accueillir un potager, une grange pour bricoler, un abri pour les voitures, des arbres pour les hamac et au vue de la maison, assez de place pour inviter l’ensemble de nos familles. Oui c’est beau de rêver mais qui sait de quoi est fait l’avenir n’est-ce pas?
On rentre à la maison après une bonne marche de presque 7KM. On a réussi à fatiguer Looping, victoire ! J’ai compris le truc maintenant. L’astuce est d’avoir une balle et avant de terminer la balade, lui faire faire quelques aller-retour bien conséquent. Grâce à cela, le chien est maintenant étalé de tout son être sur le carrelage, à la recherche d’un peu de fraîcheur. Heureux mais exténué. J’ai donc au moins une heure de tranquillité devant moi avant que ses batteries soient rechargées un minimum pour l’entendre à nouveau gémir. Enfin du moins je l’espère haha
En début de soirée, ma deuxième session de sport commence ! La connexion avec ma maman et ma cousine s’est passée nickel et c’est donc dans la joie et la bonne humeur que nous nous lançons dans le programme Let’s get up. A la différence des autres séances, aujourd’hui pas de chorégraphie de danse mais plutôt de renforcement musculaire avec haltères. Dans ce programme, il n’y a aucun mouvement à faire au sol. Je trouve que c’est très bien pensé. Pour autant, on travaille bien en profondeur les muscles et Shaun-T ne manque pas d’inspiration pour nous faire monter le cardio.
C’est ainsi que trente minutes plus tard, la sueur brille à nouveau de mille feux et l’ensemble du corps aspire à un repos bien mérité. On papote un peu entre filles puis l’heure de se quitter arrive. Merci à la technologie de m’avoir permis de profiter de ce moment en famille malgré la distance qui nous sépare toutes les trois.
Ce soir je suis chanceuse. Comme chérinou n’a pas mangé ce midi il y a des restes ! Alors pas besoin de me mettre aux fourneaux et je peux tranquillement aller prendre ma douche. J’aurai simplement à réchauffer ce délicieux curry de légumes frais avant de finir ma soirée bien blottie dans le canapé devant ma série Netflix du moment. Parfois les choses simples de la vie sont les meilleures.
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