Quand j’ouvre les yeux ce matin, je vois chérinou devant moi. Enfin, je le distingue, c’est encore flou de si bonne heure. Je devine à ses lèvres qui bougent, qu’il tente de communiquer avec moi. Peine perdue j’ai les boules quies. Mon cerveau sort un peu de la brume et commence à s’activer. Peut-être que quelque chose de grave est arrivé. Une petite pointe de panique jaillit et me réveille complètement. Je retire tant bien que mal mes compagnons de nuit de mes oreilles et balbutie un « qu’est-ce qu’il se passe? » un peu anxieux. Autant dire que la pression retombe illico presto. Il m’informe juste que cela fait plus de 5min que mon réveil sonne et qu’il a dû se déplacer pour l’éteindre. Juste ça donc? Tu m’en vois vraiment navré chérinou. Ma tête retombe dans le coussin avec l’envie de retourner dans les bras de Morphée. Il n’y a pas mort d’homme ça va, simplement un chérinou qui, certes à cause de moi, est debout une heure avant son habitude. Je trouve qu’il devrait finalement me remercier. Après tout, ne dit-on pas que le jour appartient à celui qui se lève tôt hein?
On pourrait se demander pourquoi j’ai mis une alarme à 7h… Tout simplement parce qu’en me couchant hier, j’étais pleine de détermination. Dans ma tête j’avais organisé tout un planning que je me devais de respecter. Et pour cela, je devais être debout avant le lever du soleil. Force est de constater que là tout de suite, mon envie n’est plus aussi évidente… D’ailleurs, je dis ça je dis rien, mais Bienveillante ne s’est pas non plus manifestée…
Malgré tout, j’assume et me lève avec la tête enfarinée. Je me dois de montrer l’exemple à chérinou. Comme à mon habitude maintenant, je commence ma journée avec un bon thé bien chaud. Et je vide le lave-vaisselle. Encore. J’ai d’ailleurs l’impression de passer ma vie à le remplir et à le vider… Bref, une fois cette corvée faite, je m’installe dans le canapé avec mon ordinateur portable et la fin de mon thé, puis je me plonge dans mes écrits. La faille spacio-temporelle fait son grand retour et en un clin d’œil, voici que plus d’une heure et demi est passée. Bien, c’est déjà pas mal. Quand mon regard croise la baie vitrée, un beau ciel bleu fait son apparition. Le temps parfait pour sortir s’aérer un peu ! J’avais idée depuis hier soir, d’aller courir un peu aujourd’hui. Mais là tout de suite, je ne sais plus. En fait, je suis un peu blasée. Voici maintenant deux semaines que j’ai repris tranquillement la course mais je n’arrive plus à tenir la distance sans alterner avec de la marche. Alors une partie de moi trouve cela déjà super, mais l’autre est dépitée car il y a quelques mois de ça je faisais de belles distances sans m’arrêter. C’est dans ces moments-là que je me rends compte que je suis encore en compétition avec moi-même et que je n’arrive pas à faire table rase du passé. Il me faut accepter cette « régression ». Je crois aussi que le fait de ne plus courir avec ma copine Anna me manque énormément. Elle savait comment me motiver. Seule, j’ai l’impression d’échouer à la première difficulté qui se présente. Bon, ne baissons pas les bras, ce n’est pas le moment. J’ai beaucoup parlé avec mon maître Yoda (alias Adeline) et j’ai pris conscience qu’il fallait que je recommence avec les bases. Si je réussis avec le renforcement musculaire, je peux bien y arriver avec la course non? Alors après mûre réflexion, je me lance dans l’aventure du programme run débutant élaboré (une fois de plus) par Lucile Woodward. Je pars donc enfiler mon legging et mes jolies baskets pour le début de ce nouveau défi.
10min plus tard je suis dans le monde extérieur. Il fait beau, ça motive un peu plus. Lancement du cardio guidé. Comme je suis « fausse » débutante, je commence avec l’étape 2. Lucile retentit dans les oreilles et on démarre avec de la marche assez rapide. Ça me plaît. Pour une fois, je vais pouvoir monter cette côte et continuer à respirer après l’avoir franchi. A la différence de ces autres cardios guidés, ici pas de musique. Je pensais que cela allait me perturber mais pas du tout. Finalement on se cale très vite sur le son de sa voix et sur le rythme qu’elle nous « impose ». Dans cette séance, il faut apprendre à courir sur le devant du pied. Je sais que pour ma part c’est très compliqué. Après une visite chez mon podologue il y a quelques mois, ce dernier m’a confirmé qu’avec mes petons je ne pourrais pas courir comme les autres, qu’il fallait que je garde ma foulée actuelle. Encore une chose où je suis à part haha Néanmoins, là tout de suite, je me dis que ça ne mange pas de pain d’essayer un peu. La manière de passer de la marche à la course est très bien expliquée et se fait vraiment naturellement. On a envie de se laisser emporter et de courir. Cette sensation-là, ça faisait un moment que je ne l’avais pas ressenti. C’est ainsi que l’on part pour trois minutes de run sur le devant du pied. Je fais des petits pas, j’atterris moins sur le talon, je suis un peu plus aérienne et j’ai l’impression de moins subir dans les articulations. L’avantage de cette séance c’est que l’on peut aussi vraiment se concentrer sur son corps en entier. Penser à bien serrer son périnée et rentrer son nombril. On prend également conscience de l’importance de bien contracter ses fessiers. Ca fait beaucoup d’informations en même temps je confirme, de ressenti différents mais ce que je retiens le plus, c’est surtout qu’on le fait dans la bienveillance. Là maintenant, pas de jugement, pas de compétition avec ce que je faisais autrefois. Comme dit Lucile, je fais du fractionné, je cours, je suis une runneuse. On continue ainsi pendant trente minutes, marche, course, marche, course. A la fin de l’audio, je ne suis pas encore devant chez moi, alors je mets ma propre musique et je continue à faire cette même chorégraphie sans me soucier du regard des gens. Je rentre à la maison avec 5,1KM au compteur, sans point de côté et surtout sans ce sentiment d’impuissance et de manque d’estime. J’ai couru, j’ai tenu, j’ai souri et je suis contente de moi.
Une fois à l’intérieur je prends même mon tapis et je rattrape les deux cours du programme ventre plat axés sur le transverse et les obliques. Je sais que normalement on doit faire le renfo avant le cardio mais on va pas chipoter hein. Après tout ça, autant dire que la douche est la bienvenue. Vraiment, j’aime cette sensation de paix intérieure. Après chaque séance c’est toujours le même effet, on évacue ce trop plein de négativité et un bien-être s’installe. Il dure le temps qu’il peut mais c’est toujours ça de pris.
En début d’après-midi, de nouvelles courbatures commencent également à faire leur apparition. Courir sur le devant des pieds a des conséquences bien entendu. Mais je décide de les ignorer pour le moment. Je dois encore relever un défi vélo pour l’équipe squadeasy. Alors tant que mes jambes sont encore vivantes, faut que j’en profite. Je ne préfère pas penser à leur état demain matin quand je me lèverai…
J’avoue avoir pris goût à mes petites balades à dos de licorne à roulettes. Et quel bonheur de ne plus avoir autant mal aux fesses à chaque chevauchée… Je prends conscience aussi que mes jambes sont plus musclées, j’ai moins de mal dans certaines côtes, même si je continue toujours à être essoufflée comme un bœuf dans d’autres. J’admets aussi que j’essaie d’éviter au maximum les grandes montées. Oui j’ai mon côté feignant qui n’est jamais bien loin… Surtout cet après-midi. Disons qu’il faut que cela reste un plaisir et non une contrainte. Et autant vous dire que dans cette vaste campagne aux reflets verdoyants, le bonheur est réellement présent. L’évasion est maîtresse, pas de pensées superflues. Juste profiter de l’instant et de ce vent frais qui rosit les joues.
Comme à chaque retour, le sourire s’étend sur mon visage. A cela s’ajoute la fierté d’avoir rapporté quelques points supplémentaires à l’équipe. Décidément, le bonheur est souvent à portée de main. Je me pose un peu, discute avec chérinou, traîne sur les réseaux sociaux. Puis j’ai encore la bougeotte. Comment cela est-ce possible? je n’en sais fichtre rien, surtout quand je pense que j’ai seulement dormi 5H30 cette nuit. Mais là tout de suite, j’ai envie de danser. Pourquoi refréner cette envie? Alors allumons la switch et c’est parti pour une demi heure de Just dance!!
30min plus tard c’est good, je suis à court de carburant. Je suinte à nouveau et pour la deuxième fois de la journée, je repasse par la case douche. Heureusement que je n’ai pas tous les jours autant d’énergie, je vais y laisser ma peau avec toutes ces douches…
Ce soir, rien d’extraordinaire. Juste une larve échouée sur le canapé. Au menu, salade de fenouil, lentille, avocat et citron. Pour chérinou, des pâtes. Mes jambes m’envoient des signaux comme quoi demain matin il est fort probable que je réalise la marche du crabe une bonne partie de la journée. Ca tombe bien, j’ai décidé de ne rien faire demain et en plus, j’assure également dans cette discipline…
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