18 juillet : le retour
Dernier réveil auprès de maman. Ce dimanche a un goût très spécial. Pourtant on fait comme si de rien n’était et on commence la journée avec le sourire.
Première activité du matin, nourrir les chats. Ces trois êtres à quatre pattes qui ont élu domicile dans le jardin depuis maintenant quelques mois. Faut dire que la nourriture est bonne dans la famille licorne et les caresses sont également au rendez-vous (enfin quand les loustics veulent bien se laisser faire). Shelby (ou Blanco) était le préféré de papa, il pouvait passer des heures à les regarder s’amuser. Une vraie télé réalité à ciel ouvert. En même temps, quand on voit ces boules de poils, on ne peut résister à la tendresse qu’elles nous inspirent.
Une fois cette mission remplie avec succès, direction notre propre petit-déjeuner. Autant dire que toutes mes bonnes résolutions de « je me mets au salé ça ira mieux pour mes fringales », ont vite été abandonné. Ici place aux bonnes tartines de pain maison et de succulents fruits juteux avec du yaourt. Sans oublier bien entendu le fameux thé relevé avec du gingembre frais pour donner du tonus (c’est maman qui a dit!) ! S’il y a bien un truc que je peux confirmer, c’est que quelque soit mes émotions, la faim ne m’a jamais quitté. C’est comme ça. Mes boubous et Mr Bidou se régalent sans la moindre culpabilité. Et en toute franchise, mes « courbes sensuelles » sont bien le cadet de mes soucis pour le moment. Au contraire, je profite des découvertes culinaires de maman, de la bonne charcuterie auvergnate et des délicieux légumes du jardin. Ah oui, il y a aussi les petits gâteaux.. Un peu de douceur dans ce monde de brute en somme. A l’heure actuelle mon « combat » contre ces kilos superflus me paraît bête et insignifiant. Pourquoi se prendre autant la tête alors que la vie est tellement courte. Oui il faut faire attention, mais le vrai sens de la vie ne serait-il pas finalement de s’accepter tel quel. Certes je dis ça maintenant, mais quand je vais devoir trouver des vêtements dans le placard, sûrement que je vais encore piquer une crise de nerfs et m’en vouloir d’avoir gâcher tout mes beaux résultats. Ou pas. Bref, on verra.
Après ce moment convivial et familial, place maintenant à ce que je déteste faire le plus : ma valise. Le moment tant redouté depuis des jours est arrivé. Il est temps que je rentre chez moi. Je crois que j’ai fait mon maximum pour aider au mieux maman dans les papiers. Maintenant que tout est lancé, je dois moi même affronter la réalité. Puis je suis forcée d’admettre aussi que Chérinou me manque terriblement même si je ne veux pas me l’avouer. Cela fait maintenant un mois que je suis chez mes parents. Jamais ô grand jamais je n’aurai cru que la vie se serait passée ainsi. Je ne devais rester que quelques jours à l’origine. Hop hop hop, les larmes commencent à monter alors arrêtons de penser. C’est un fait, je vais repartir bien chargée. Plus je fais le tour de la maison, et plus j’en ramasse. Heureusement que je suis toute seule dans la voiture. OMG, si il y a bien un truc qui ne changera jamais c’est ma tête en l’air. vu comment je me suis bien étalée dans toute la demeure, c’est parti pour jouer à une véritable chasse aux trésors…
Il m’aura donc fallu presque deux heures pour tout réunir et charger. J’entends déjà la voix moqueuse de chérinou quand il va m’aider à décharger. Enfin j’espère qu’il m’aidera hein.
14H30, café avalé. L’heure du départ a sonné. Pour une fois, le soleil a décidé de pointer le bout de son nez. J’ai la gorge nouée, je fais style que tout va bien mais j’ai juste envie de pleurer. Je ne veux pas partir, je ne veux pas les laisser. J’ai l’impression de commettre un crime et de les abandonner. Je ne veux pas que ce monde là cesse et retourner dans une réalité qui fait encore plus mal. Mais on ne contrôle pas le temps, on ne contrôle rien en fait. Les derniers gros câlins sont remplis d’amour, de tendresse, de tristesse, de besoin… tout le monde pense la même chose mais les mots restent coincés. J’ai bien failli craquer quand mon petit frère m’a dit que j’allais lui manquer. A moi aussi ce grand benêt va me manquer. Le plus dur c’est maman. Je voudrai rester avec elle, je voudrai lui dire que tout va bien se passer mais moi même je ne sais pas. Je veux lui dire que je l’aime plus que tout et que c’est une maman en or mais ça elle le sait déjà. Je veux qu’elle soit heureuse et que si elle a besoin je serais toujours là.
Ca y’est je suis dans la voiture. Mise en route de la musique et du GPS, je les regarde tous me dire au revoir du haut de la terrasse et je disparais de leur yeux au coin de la rue. Il ne m’en faut pas plus pour que j’éclate en sanglots. C’est plus fort que moi je ne peux pas m’arrêter. C’est comme ci on m’avait transpercé à nouveau le coeur et que la plaie ne voulait pas se refermer. Je culpabilise de repartir, de ne pouvoir faire plus mais en même temps, que pouvais-je faire d’autre?
Le trajet fut long et rapide à la fois. Certaines chansons m’ont fait pleurer telle une fontaine, d’autres m’ont donné du courage le temps de quelques minutes. Après chaque pleurs, je me disais que c’était la dernière et pourtant, parfois ça reviennait au son juste d’un mot prononcé.
Quand j’arrive enfin devant mon portail, mes yeux sont à nouveau sec. J’essaie de me donner une contenance. Je ne veux pas que chérinou me voit au plus bas. Il y aura droit mais au moins pour les retrouvailles que tout se passe bien. En rentrant dans l’allée je suis médusée par la végétation. On peut dire que c’est autant la forêt amazonienne que sur mes jambes. Avant il y avait une allée pour accéder à la porte d’entrée, mais ça, c’était avant…. Malgré tout, je réussi tant bien que mal à pénétrer dans la maison où je suis accueillie en fête par deux sauvages de petites tailles. Presque cela m’avait manqué dis donc. Puis chérinou fait son apparition et je me jette dans ses bras. L’atmosphère est un peu spéciale mais c’est normal. On ne s’était pas revu depuis l’enterrement. Je pense qu’il devait stressé autant que moi de mon retour. Même si j’ai encore du mal à l’accepter, je dois dire que cela fait du bien d’être ici. J’ai peur des prochaines journées car désormais je n’ai plus ma famille autour et je sais que je vais me retrouver seule par moment. Mais ni pensons pas pour l’instant.
Comme prévu, j’ai le droit à une gentille moquerie de la part de chérinou au fur et à mesure que les bagages s’entassent dans le salon. C’est de bonne guerre car moi même j’aurai fait pareil. Le rangement sera pour plus tard, là au vue de l’heure, ne perdons par les bonnes habitudes et passons à l’apéro ! Et comme j’ai un chéri en or, il avait également tout prévu de son côté.
On s’installe sur la terrasse. Il fait bon, un temps parfait pour des retrouvailles. Puis il m’apporte des enveloppes et colis que j’ai reçu en mon absence. Je sais que je ne devrais pas regarder maintenant car je me connais, je pense que l’émotion va prendre le dessus. Mais c’est plus fort que moi et j’ouvre mon courrier. Alors comme annoncé, je fonds en larmes une fois de plus. J’y ai découvert une jolie tasse licorne avec une inscription « never stop dreaming » et de jolis cartes de soutien. Mon coeur n’a pas pu supporter autant de gentillesse. Chérinou m’a pris dans ses bras une fois de plus et m’a bercé tendrement. Il a juste été parfait. J’ai conscience de la chance que j’ai de l’avoir trouvé, d’être amoureuse de cet homme qui même si il y a des jours où il m’exaspère, me comble de bonheur par des petites attentions qui réchauffent le coeur. Il a toujours été là pour me soutenir même quand j’étais au plus bas. Et surtout, il est toujours là.
La nuit a été irréelle. On a parlé, rigolé, on s’est aimé. Le drame qui nous a touché nous fait voir les choses différemment désormais. Je ne saurais l’expliquer. Ca change intensément. rien ne sera comme avant et il y aura toujours ce manque à l’intérieur de moi. Mais avec chérinou à mes côtés, je sais que je pourrais continuer d’avancer, pas à pas, étape par étape. Je sais que le chemin va être difficile mais avec ce retour au bercail, j’ai commencé à le parcourir. Je ne suis plus la licorne d’avant, ma vie promet encore de grand chamboulement. Ce que j’espère, c’est qu’un jour je pourrai à nouveau scintiller comme autrefois.
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