18 janvier : moyen mais…
Ce matin au réveil je sais pertinemment que mon humeur sera changeante, je le sens mais gros comme une maison. Je n’ai pas la niaque mais je ne suis pas non plus sans énergie. Bon ok j’ai été kidnappé par la couette, mais j’ai fini par me lever quand même ! Autre preuve que je ne me laisse pas totalement aller, c’est que j’ai décidé de garder mon habitude à faire du sport le matin ! Même que pour l’occasion, je refais le programme Let’s get up de Shaun-T. Je n’avais pas envie de refaire de suite du HIIT ou autre activité intense. Non, mon corps et ma tête ne sont pas encore prêts. Par contre, la danse avec ce coach c’est pile poils ce qu’il me faut. Pourquoi? parce que je le ressens ni comme une contrainte, ni comme un problème pour me motiver. Je SAIS que je vais m’éclater durant ma séance. Ces trente minutes de danse sont juste magiques. Il apporte du soleil dans mon salon (alors que dehors c’est un temps à zombies), il me fait bouger, transpirer, rire, suer sa grand mémé, rêver et tout ça, avec un sourire sincère collé sur le visage. Et finalement, c’est tout ce que je demande. Juste de l’évasion sans prise de tête. sur ces bonnes paroles je pars enfiler ma tenue de guerrière. Note à moi-même pour plus tard, il serait bon que cette brassière arrête de me serrer autant… Il va falloir que je me reprenne sérieusement en mains.
La séance du jour s’appelle « one way ». J’ai demandé à Shaun-T ce qu’il entendait par là (oui pour chaque entraînement, on a le droit à un petit message de sa part pour la dose de motivation): « une seule option ». Okay, mais encore? alors il a précisé : « il s’agit « d’énergiser » sa vie, de regarder à l’intérieur de soi et d’avoir cette énergie pour soi-même. Quand on commence à bouger, des choses extraordinaires se produisent et automatiquement vous augmentez votre niveau d’énergie et votre enthousiasme. Alors une seule option, vous amuser et bouger ». Badadoom, CQFD, merci Shaun-T ! Allez lèteucego pour s’ambiancer et recharger les batteries !
Trente minutes viennent de s’écouler sans que je m’en rende compte. Mes jambes ont morflé avec la partie conditionnement et je ne vous parle pas du coeur avec le moment d’insanity! Mais je dois le reconnaître, j’ai une belle énergie qui a coulé en moi et j’ai le sourire quoique l’on dise. Sûrement que ça ne va pas durer longtemps, mais en attendant, je profite simplement du fait d’avoir évacuer du négatif pour laisser place à une énergie positive. Maintenant place à la douche avant de partir au boulot.
Le reste de la matinée est vite passé. Faut dire aussi que quand on prend la décision d’aller faire coucou à la poste (même dans le cadre du boulot) ça occupe pas mal… Puis atelier comptabilité. Si papa me voyait, je pense qu’il rigolerait bien. Moi qui est toujours été fâchée avec les chiffres (sauf quand il s’agissait d’argent de poche bien entendu) voilà désormais à que je passe une grande partie de mon temps avec eux et commence à les apprécier. Finalement ok, les mathématiques c’est peut-être logique de temps en temps (non, je ne suis pas du tout de mauvaise foie).
En début d’après-midi l’euphorie du matin est retombée. L’humeur est de nouveau variable. Malgré moi je suis obligée d’y penser. Cela fait une semaine jour pour jour. Enfin presque. A quelques heures prêt. Ce qui me chamboule c’est mon rendez vous de ce soir. La fameuse échographie de contrôle avec la sage femme. Je sais pertinemment que je ne dois plus rien espérer et que c’est terminé depuis sept jours. Pourtant, quelque chose bloque dans la tête. Tant que je n’aurai pas la confirmation visuelle, je ne pourrais pas vraiment tourner la page. C’est comme ça. Moi il m’a toujours fallu voir pour assimiler les choses. L’entendre ne me suffit pas, ce n’est pas un choc assez violent pour que je décide de changer d’état d’esprit. On est bizarre parfois n’est-ce pas?
Pour me changer les idées, direction les courses. Je n’ai clairement pas envie de les faire soyons clair. Mais l’appel de détresse du frigo fait que je dois y aller. Je suis à jour dans mon télétravail donc j’ai tout latitude pour organiser mon après-midi. Allons donc faire un tour à Aldi youpi.
Comme ressenti ce matin, je savais que des choses n’irait pas au court de la journée. Ca commence tranquille par le voyant rouge qui clignote sur le tableau de bord. La pression des pneus devient urgente à faire. Nom d’une licorne en bois, j’ai l’impression de passer ma vie à remettre de l’air dans ces roues. Bref, petit détour par la station pour remédier à ce petit souci technique. Appelez moi Licorn’Air…. Après ce moment sympathique j’arrive enfin sur le parking du supermarché. Je passe trois minutes à chercher dans tous les sens cett pu**** de pièce pour le caddie que bien entendu je fais ensuite tomber entre le siège et le levier de vitesse. Vous savez, la seule partie inaccessible à main nue. Celle où faut reculer le dossier à fond pour espérer l’attraper….. Ca me fatigue et j’ai envie de pleurer. Ah merde, en fait je pleure déjà. Je cherche un mouchoir mais n’en trouve qu’un usagé dans la poche. Au point où j’en suis…. J’attends cinq minutes, le temps de reprendre un semblant d’apparence décent, avant de sortir de la voiture et de partir à la conquête du monde. En réalité j’erre dans les rayons. Je ne sais pas quoi prendre, je n’ai pas fait de liste. Cette désorganisation m’exaspère. Encore un signe qu’il est nécessaire que je me reprenne en main. En attendant, je vais donc y aller au feeling et prendre des valeurs sûres. C’est ainsi que j’arrive à la caisse avec un caddie bien rempli. Et que c’est seulement là que je me rends compte que j’ai oublié les sacs dans la voiture. Bon à ce stade, c’est une broutille. Je sors la carte bleue, bugge l’espace de quelques instants (qui me semble une éternité) pour retrouver le code et finis par sortir, le compte en banque bien allégé. Il ne me semblait pas avoir pris autant de choses pourtant, quand je dis que les chiffres c’es traître par moment !
16h, j’arrive enfin à la maison. Ma partie préférée des course va commencer : le rangement ! Je commence à décharger la voiture. A peine trois pas d’effectués que la poignet se déchire et que le contenu se répand au sol. Soupir de lassitude. Chérinou arrive sur ces entrefaites et comme un héros sur son destrier d’argent me dit « laisse je vais m’en occuper ». Merci… Comme quoi, par moment l’homme sait ce qu’il doit faire et dire haha
Il est 16H30 quand je me pose enfin sur le canapé. Mon rendez-vous est à 18H30, je suis large. Je vais donc m’atteler à mon activité favorite du moment : les jeux vidéos. Au moins avec Géralt de Riv (#fandethewhitcherbonjour) pas de surprise, je sauve le monde, on me dit merci et si on embête je décapite. Radical mais efficace. C’est ainsi que je me laisse entraîner par la faille spacio temporelle… Quand je regarde à nouveau la montre, il est 17H50. Autant dire que je dois laisser à regret mon beau sorceleur et retourner à vie réelle.
J’arrive au cabinet médical à 18H15. J’espère cette fois que je n’aurais pas à patienter quarante-cinq minutes, surtout si c’est pour en plus des mauvaises nouvelles. Je n’ai qu’une hâte c’est de partir de cet endroit. Dans la salle d’attente il y a peu de monde. On pourrait même entendre une mouche péter… Puis soudain à l’autre bout, dans une autre salle d’attente, une femme apparaît, avec une petite à la main, et commence à faire l’animation. Le médecin a oublié son rendez-vous, y’en a marre d’attendre. Quand elle elle est en retard de cinq minutes elle se fait pourrir mais quand c’est dans l’autre sens, c’est normal. Elle commence à s’agiter au comptoir d’accueil. Dommage, je n’aurai pas la fin de l’histoire car la sage-femme a décidé d’être à l’heure de soir.
Le rendez-vous commence mieux que la dernière fois. Déjà elle se souvient de moi et de mon appel de détresse la semaine précédente. Elle débute même par se confondre en excuses pour son comportement un peu déplacé qu’elle a eu à mon égard. Décidément, Géralt de Riv lui aurait-il lancer un sort à distance sans me le dire? Finalement elle est peut-être pas si mauvaise que ça, à voir par la suite. L’entretien se poursuit par une séries de questions du style comment va le moral, ai-je toujours des douleurs et/ou des pertes de sang etc… J’ai l’impression que ce n’est pas moi qui réponds, je suis comme détachée et simple spectatrice. Je fournis des réponses mécaniquement, je m’y attendais en même temps. Puis vient ensuite le moment décisif. Je m’installe sur son fauteuil et c’est parti pour l’inspection des lieux. Là non plus pas de surprise, j’ai à nouveau un studio clean qui ne demande qu’à être aménagé. Suis-je soulagée? Quelque part oui. Déjà la bonne nouvelle c’est que je n’ai pas de complications, au moins là je ne rentre pas dans les statiques des cas à risque, c’est quand même une très bonne chose. J’ai comme aussi un poids sur le coeur qui se soulève. Ca y’est, j’ai ma confirmation visuelle je peux donc maintenant réellement tourner la page. Oui c’est dur mais dans ma tête je m’autorise à continuer d’avancer et reprendre ma vie là où je l’avais arrêté. Je suis consciente que je vais y penser encore, ça va prendre du temps mais finalement si c’est arrivé, c’est que c’était sûrement pas le bon moment ou que je n’étais pas prête. L’est-on jamais? Ca c’est encore un autre débat. On finit quelques formalités avec la sage femme, puis elle me dit de garder le moral, qu’elle espère que l’on se reverra prochainement dans de meilleures conditions. Doucement bijou, en vrai maintenant j’ai envie de faire mon égoïste et de ne penser qu’à moi et mon bien-être point. Mais je lui adresse quand même un sourire de circonstance et lui répond que seul l’avenir nous le dira.
Ce soir, je vais mieux. Je viens de franchir une nouvelle étape : l’acceptation. Je ne suis pas défaitiste, seulement réaliste. Le ruminer encore et encore n’y changera rien. La seule chose que je puisse vraiment faire, c’est aller mieux. C’est m’épanouir à nouveau dans ma vie. Je viens de vivre une sorte d’échec je le sais, j’ai cette pression psychologique de l’âge et du temps qui passe. Mais que puis-je y faire? Juste prendre du recul et laisser la nature faire les choses. Ne pas me soucier de ce que peut penser la société. Pleurer quand j’en aurai envie et besoin, puis repartir sur mon chemin de vie. Parce que finalement c’est ça l’existence, tomber, se relever, chuter encore, puis se remettre debout. Se laisser du temps pour accepter mais croire que l’avenir réserve toujours de jolies choses. Sinon, pourquoi les arc-en-ciel existeraient?
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