Février 2021

18 février : un peu de psychologie

En général , avant de me coucher je suis toujours pleine de bonnes résolutions. Dans ma tête les choses s’organisent, un planning prend forme et je m’endors pleine de bonnes résolutions. Surtout quand en plus je n’ai pas fait grand chose pour me fatiguer la veille. Toutefois, force est de constater que comme la nuit, mes bonnes volontés se volatilisent au fur et à mesure que les heures passent. Et ce matin…. Autant dire que le monstre des paupières a gagné le combat haut la main.

Je me lève donc comme une fleur vers 8H45 et descend tranquillement me préparer mon porridge à la pomme. Pour une fois, Looping est calme à mes pieds. Est-ce signe d’une bonne journée? Croisons les doigts en tout cas. Je ne sais pas pourquoi, mais un truc me chiffonne, l’impression d’omettre quelque chose d’important. Bah, si ça l’est vraiment, cela me reviendra! En attendant, place à la dégustation. Depuis que j’ai découvert cette recette je m’en fais régulièrement. Basique au plus haut point mais tellement bon pour les papilles. Du lait (au choix), une pomme, du son d’avoine, de la cannelle et des noix de pécan ou autres fruits à coque (pour le côté croquant). C’est toute fière que je m’installe dans le canapé, allume la télé et commence à me régaler. Et soudain ça me revient en tête. Me demandez pas comment, mais je sais ce qu’il y avait de prévu ce matin : mon premier rendez-vous avec la psychologue. A 9H30. Mon regard dévie vers l’horloge : 9H10. Sa mère en slip de bain ! Pas le temps de déjeuner tranquillement, il faut que j’aille me débarbouiller et ensuite que je file. Je monte donc en catastrophe faire une toilette de chat, enfile ce qui me tombe sous la main et go gadget gogo. Chérinou est plié de rire. Il me fait remarquer que ça serait bien que je mette une alarme la prochaine fois, histoire de pas oublier. Gnagnagna. Je prends les clefs de la voiture et déguerpis en lui tirant la langue.

Malgré tout, j’ai quand même de la chance. La psychologue n’habite pas très loin. En 15 min, je suis devant son cabinet. J’ai même eu le temps de me perdre dans le petit village. L’avantage également c’est qu’en arrivant pile poil à l’heure, je ne sèche pas dans la salle d’attente. Elle m’accueille directement dans son repaire. Je rentre, ça sent bon les huiles essentielles. La pièce n’est pas très grande mais c’est cosy. Un endroit neutre mais avenant. A mon grand étonnement, pas de canapé. Oui je crois que j’ai trop regardé de série Netflix.. Alors à la place, une chaise des plus banales pour moi et un fauteuil (dont j’aurai bien testé) pour elle. J’enlève mon manteau et m’assoie sur mon siège, assez mal à l’aise. Je ne sais pas trop comment me mettre. Je me sens comme un prisonnier qui attend sa sentence. Le comble non? car je sais très bien que je lui suis pour aller mieux justement.

Elle commence par me poser des questions banales, histoire d’établir à la fiche « patient » puis finit par me demander ce qui m’a conduit à venir la voir. Alors je reprends tout depuis le début. Depuis mon arrivée sur Tours, ce moment où j’ouvrai un nouveau chapitre professionnel en me disant que tout allait bien se passer et que finalement non. Six longues années que j’encaisse des choses sans rien dire. Je parle de mon mal être, de ma culpabilité, de mon sentiment d’être en dessous de tout et de plus rien pouvoir contrôler. De ne pas être à la hauteur des épreuves que l’on me demande de surmonter. De ce combat qu’il faut toujours mener au quotidien pour garder la tête hors de l’eau, de toujours devoir se battre pour obtenir justice, d’être dévalorisée et n’avoir aucune reconnaissance en retour de tout le travail effectué. De se sentir prise au piège, considérée comme un simple pion d’échec que l’on peut bouger comme bon lui semble en fonction de la stratégie du jeu. Les paroles se déversent à flot. Je dis des choses que je ne pensais pas pouvoir un jour exprimer. Pour une fois, je ne suis pas juger, c’est même l’inverse, ici ce n’est pas de ma faute. Et elle essaie de me le faire comprendre. J’ai alors conscience que je traîne de la rancœur depuis trop longtemps. Dans ma tête, je n’ai pas réussi à « classer » certains faits qui se sont produits au cours de ces dernières années, et du coup je n’arrive pas à passer à autre chose. Ça me travaille toujours. A ça, j’en accumule d’autres et c’est donc en toute logique que ma soupape ait lâché au mois de janvier. Il est désormais impossible de la remettre en place. A moi d’accepter les choses pour réussir à avancer dans le futur. Mais j’ai aussi bien conscience que tant que j’aurai mon boulet au pied, celui de ne pas savoir ce que l’armée va faire de moi, j’aurai du mal à aller de l’avant. Pour cela, elle me fait comprendre qu’il faut que je sois capable de les affronter. Je me remets à pleurer et bafouille que ce n’est pas possible. Elle me répond qu’effectivement c’est trop tôt pour le moment mais que justement, vouloir aller mieux c’est déjà une première marche de construite pour remonter sur des bases solides. Rome ne s’est pas faite en un jour. Mon escalier vers le bien-être non plus. Mais ça viendra. Ensemble, on va tout faire pour.

Quand je ressors de là, je suis songeuse. Parler m’a fait du bien. Elle m’a ouvert les yeux sur pas mal de choses. Je dois dire qu’elle analyse plutôt bien les situations (ok c’est son métier). Pour autant, je suis toujours un peu perdue car je n’ai pas obtenu de piste concrète sur comment avancer. Ceci c’est à moi de le découvrir. Mouais bon. Soit. J’ai repris rendez-vous pour le 09 mars, d’ici là on verra comment les choses auront évolué. En attendant, je rentre quand même chez moi plus sereine.

A mon retour, autant dire que mon porridge est beaucoup moins savoureux étant froid. Il finit directement dans la gamelle des toutous qui, apparemment, ne se soucient guère de la température. La matinée étant bien avancée, autant dire que je ne vais pas faire grand chose. Un peu de rangement et la préparation du repas et ça ira très bien.

Quand chérinou rentre pour déjeuner, place au retex de mon rendez-vous chez la psychologue. J’ose lui dire les choses telles qu’elles sont. On parle bien, c’est un homme très à l’écoute. Je sais que mes problèmes le tracassent aussi. Comme moi quand je sais qu’il a des soucis. C’est comme ça mais on est là l’un pour l’autre et on va réussir à remonter tout ça. Ça ne va pas se faire du jour au lendemain mais on va y arriver. C’est quand même bon de se sentir aimer et soutenue à ce point.

Cet après-midi, pas de grands exploits sportifs. Je pars juste m’aérer l’esprit durant une marche d’une heure et demie. Aujourd’hui je laisse mon corps au repos et mon esprit divaguer. Je m’accorde du temps pour réfléchir à ce matin, accueillir toutes ces nouvelles pensées sans jugement. J’ai bien fait d’aller la voir finalement. J’ai mis du temps à me décider mais c’était le bon choix. J’ai partagé mon fardeau et ça fait du bien. Certes, je ne sais pas comment vont se dérouler les choses avec l’armée mais une chose est sûre, c’est qu’à la fin j’irai mieux.

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2 commentaire

  1. Isa bourdouil

    Parler à une professionnel fait toujours du bien… qq ‘un qui ne te juge pas, qui te fait reconsidérer les choses sous un nouvel angle, qui te fait déculpabiliser. Les wonder women n’existent pas..

    1. Oh oui, j’avais peu d’y aller et je ne regrette pas du tout ! Ca m’aide vraiment et comme tu dis, pas de jugement donc c’est encore plus appréciable ! LA perfection c’est d’un ennui en plus 😜

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