17 janvier : encore un long chemin

Depuis mercredi mes journées se ressemblent. Par moment je crois aller mieux, puis la minute suivante je m’effondre. Je nage encore en eaux troubles. C’est comme si une ombre me pesait continuellement sur la conscience. Alors pour l’atténuer un peu, je marche. Beaucoup. Longtemps. J’ai arrêté le sport. Le BBLHIVER est trop ardu pour moi, je n’accroche pas. Et je n’ai pas envie de le continuer non plus. C’est nul je sais, je ne tiens pas mes engagements. Ça reviendra. Pour l’instant, je dors, j’essaie la méditation mais je n’arrive pas à m’y tenir non plus. J’ai beau tenter l’expérience, je n’y suis pas réceptive pour le moment. A chaque fois les mêmes pensées négatives refont surface et je stresse à nouveau. Alors je m’évade un peu dans des séries que je n’avais pas le temps de regarder jusqu’à présent ou des livres qui attendent d’être ouverts depuis une éternité. Faire le vide et évacuer. Voilà mes exercices. Je sais au plus profond de moi que c’est débile de se mettre dans des états pareils. Mais je n’arrive pas à être objective et ça me démoralise encore plus. Je n’aime pas cette image de moi. Je me pensais plus forte que ça. Je continue à croire que je suis un échec, sans un mental de guerrière car je n’arrive pas à me sortir de cette torpeur.

Chérinou est toujours bien présent. C’est mon roc. Il arrive à me faire rire et à me réconforter avec tous ces discours. Faut dire qu’il a des arguments très convaincants. Mais dès qu’il s’en va, je me retrouve à nouveau avec mes peurs et mes angoisses du futur. C’est donc dans ces instants que je chausse mes baskets et sors m’aérer l’esprit. Je sais que j’ai du soutien de beaucoup de monde et je sais que eux aussi ont raison dans leur propos. Il me faut juste du temps pour me convaincre que je dois les écouter.

Une fois lancée dans ma promenade, je me demande moi-même comment je fais pour perdre la notion du temps. Selon mon inspiration, j’écoute de la musique ou des podcasts sur le développement personnel. Tout doucement je prends conscience que oui c’est une épreuve mais que oui je peux m’en sortir. Je déambule à travers la campagne, les prairies inondées et les collines verdoyantes. J’aime cette nature. Je découvre les alentours et les villages d’à côté. Mes pieds m’amènent dans des endroits où je ne pensais pas venir un jour. J’aime le vent qui emmêle mes cheveux et cette pluie fine qui me recouvre le visage. J’emprunte des chemins boueux, des montées qui me font transpirer, des routes désertées par les voitures. Je croise des biquettes, des chevaux, des faisans, des biches et des nuages d’oiseaux. J’envie leur liberté soudaine. Je rêve de voyage, de pays lointains ensoleillés, je repense au temps de l’enfance sans tous ces soucis d’adultes. Je me revois cet été allongée sur le sable chaud me laissant chauffer par le soleil. Je me plonge dans les souvenirs heureux qui me regonflent le cœur d’espoir.

A chaque retour de balade je me sens plus sereine. Je suis fatiguée mais apaisée. Pour combien de temps? Ça c’est un mystère mais j’en profite comme je peux.

J’avoue avoir lâché les réseaux sociaux. Je regarde de temps en temps mais ne participe plus. Je suis égoïste. Je jalouse les victoires des autres. Je les envie d’être aussi tenaces et de réussir là où moi j’échoue. Sentiment totalement déplacé et injuste. Mais c’est plus fort que moi. Alors je prends de la distance. Je décide d’abord de me concentrer sur moi. D’ailleurs j’ai sauté le pas et pris rendez-vous pour un soin du visage en institut. Je ne sais même plus quand j’ai pris réellement soin de moi la dernière fois. Alors je vais remédier à tout ça. Si je veux remonter la pente, il faut que j’ai une meilleure estime de moi. Et pour le moment, l’image que le miroir me reflète, me montre juste une fille qui a perdu l’étincelle pétillant qui brillait dans ses yeux qui sont désormais cernés et fatigués.

Comme on dit, après la pluie vient toujours le beau temps. Pour l’instant, je continue à marcher sous les gouttes mais avec l’envie d’aller mieux. Je suis certaine que l’éclairci va bientôt arriver.

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