16 avril : même sans grande motivation on peut y arriver
Pffffiouuuuu. Cette semaine est assez compliquée je dois l’avouer. En ce moment je peine à me motiver le matin. D’ailleurs, en toute honnêteté, mon pyjama est mon plus fidèle compagnon jusqu’en début d’après-midi. Pourtant la veille au soir je suis ultra motivée, mais à chaque réveil rien à faire, cette dernière m’a déserté. Il n’est pas rare que je reste perdue dans mes pensées. Je sais que j’ai des choses à faire si je veux anticiper mon retour dans la vie civile mais j’ai une baisse de moral. Dans ma tête ça cogite à 100 à l’heure. Je pense boulot, de ce silence qui m’oppresse toujours et ne me permet pas de me projeter pleinement dans l’avenir. Je pense à ma famille que je n’ai pas vu depuis (trop) longtemps. Parfois j’ai l’impression de m’enliser et de ne pas m’en sortir. D’être encore au pied de ma montagne et de ne pas réussir à gravir les marches. J’ai des idées pour faire évoluer mon blog et ma chaîne insta mais je n’arrive pas à les mettre en place. Je me pose mille et une questions. Est-ce que cela va plaire, est-ce que cela va fonctionner? Vont-ils bien réagir? Je me demande aussi comment faire adhérer plus de monde à ma communauté. J’ai à cœur de développer ma chaîne et de faire sourire les gens. En fait ces dernières semaines m’auront également permis de mieux me connaitre et de savoir ce que j’aime faire. Ce qui l’en ressort c’est que j’aime faire rire, donner de l’espoir, motiver les troupes, apporter une touche d’originalité dans la vie des gens. Me dire que j’arrive à faire sourire une personne alors qu’elle a par exemple passé une mauvaise journée, me rempli moi même de joie. Je veux transmettre de la positivité et montrer que oui c’est possible quand on y croit. En fait j’aime cette sensation d’être vraiment utile sans que ce soit quelque chose que l’on m’impose de faire. C’est peut-être un peu égoïste de ma part de penser comme ça. Mais je veux montrer aussi que l’on est pas forcément au top tous les jours. Comme moi en ce moment. Malgré tout, on reste quand même des héros du quotidien.
J’en suis donc là dans mes pensées. J’ai des envies et des espoirs mais je recule encore le moment de me lancer vraiment. M’est d’avis que chérinou va pas tarder à me donner un coup de pied au derrière pour que je finisse par franchir ce pas… Mais en attendant, il serait temps que je sorte du lit et que j’aille préparer le déjeuner.
Vers 16H30, la motivation essaie de percer un peu. Il en faut pas moins pour que Bienveillante fasse son grand retour et m’ordonne de troquer mes chaussons contre mes baskets et d’aller m’aérer l’esprit. Vindiou, ça va hein pas la peine de s’exciter comme ça. Je vais y aller… Quand je suis enfin prête, j’ai du mal à passer la porte d’entrée. Faut dire que dehors le temps n’est pas des plus accueillant. Le vent a fait son grand retour ainsi que la grisaille. Mouais c’est pas très engageant tout ça. Allez, un peu de courage. Je remonte à fond la fermeture éclair de mon kway, me mêle au monde extérieur, tandis que derrière moi, chérinou et les toutous sont bien emmitouflés sous leur plaid.
Peu de temps après mon départ, mon téléphone sonne. « Papa » s’affiche à l’écran. Moi qui pensais l’appeler ce soir, il m’a devancé. C’est donc l’heure de la suite de ses péripéties. A bien y réfléchir, je pourrais aisément écrire un livre sur les « aventures » médicales avec tout ce que mes parents ont enduré tout au long de leur vie, et surtout ces dernières années. Moi je vous le dit, c’est eux qui vont me donner des cheveux blancs avant l’heure. La grande nouvelle c’est que l’on sait maintenant contre quoi se battre et surtout que le traitement va être avancé. Pour moi c’est encore abstrait, je n’arrive pas à me dire que mon héros puisse tomber malade. Mon papa c’est le plus fort et le plus malin. Je pense que pour le moment ça n’a pas encore fait son chemin dans ma petite tête mais surtout que je refuse d’admettre que cela soit possible. C’est comme au loto, normalement cela arrive aux autres pas à nous. Malgré tout on arrive à rire. L’entendre me remonte le moral. Je pense aussi à ma maman qui mine de rien doit aussi subir la pression de tout ça. Chacun leur tour, ils ont été et seront toujours là l’un pour l’autre. Ils sont un bel exemple à suivre pour moi. Et c’est ça aussi que me permet de garder la tête hors de l’eau. On est d’un naturel optimiste dans la famille, alors même si au début c’est compliqué, je sais qu’il ne lâchera rien et que l’on va finir par s’en sortir et connaître des jours meilleurs. L’arc-en-ciel vient toujours après la pluie. C’est une licorne qui me l’a dit.
Après cet appel je décide d’écourter ma balade. J’en ai marre, je n’ai pas envie de marcher. C’est comme ça, ça ira mieux un autre jour. Le temps ne s’est pas arrangé en plus de ça. Je choisis quand même de me féliciter car je suis sortie malgré ma fainéantise alors que j’aurai très bien pu rester en pyjama avec chérinou. C’est toujours 45min de grand air de pris. Et puis maintenant que la brume de mon cerveau s’est dissipée, je sais que je vais être plus active. J’ai une sacré séance de sport qui m’attend, suivi ensuite de mon challenge danse du vendredi. Mine de rien ce sont ces choses là qui me permettent de garder le cap. J’ai un semblant de planning à respecter et le sport me permet d’évacuer toute cette négativité et de retrouver un état d’esprit apaisé et plus optimiste.
En rentrant chérinou est toujours emmitouflé dans son plaid. A sa tête je comprends qu’il vient juste de se réveiller. Je lui raconterai plus tard pour papa, je n’ai pas envie d’en parler pour le moment. A l’heure actuelle, je vais plutôt aller me dépenser un bon coup avec Shaun-T, même si j’avoue que mon envie de souffrir n’est pas très présente. Encore une fois, je fais appel à Bienveillante et pose mon cerveau sur le côté que je récupèrerai plus tard. J’ai deux séances à enchaîner. Et oui, vendredi c’est défi. La chose qui me motive aussi c’est que je sais qu’après ça, j’aurai validé la troisième semaine de sport et ensuite repos!! 50min me sépare du glandouillage. Dit comme ça, cela me paraît énorme. Bienveillante si tu m’entends, c’est maintenant qu’il faut te manifester…
17H40, je suis en place. Je pense à ma binôme de programme, à toutes les personnes que j’encourage pour ne pas lâcher et je me dis que je dois donc montrer l’exemple ! Alors c’est parti, allons remuer les boubous. Je débute avec la séance total body circuit et finis pas celle axée sur les abdominaux. C’est toujours aussi hard et épuisant. Quand on dit que la troisième semaine c’est compliqué, c’est totalement vrai ! J’ai la mémoire courte certes, mais après 15 jours à répéter les mêmes vidéos, je sais désormais à quoi m’attendre. C’est aussi là que l’on construit son mental. Ne pas abandonner et continuer malgré tout à donner le meilleur de soi même. J’ai l’impression de ne pas progresser et de ne voir aucun résultat. Mais je sais que c’est faux. Même si aujourd’hui je galère ma grand-mémé, je constate quand même de l’évolution dans certains exercices. Je tiens plus longtemps dans les postures, je suis moins essoufflée par moment, je fais plus de répétitions qu’au début. Ce sont des petites victoires qui prouvent mon évolution ! Après d’un point vue physique c’est vrai que je n’observe pas grand changement. Dire que je ne suis pas déçue serait mentir, mais ma licorne, rappelle toi que cela ne fait aussi que trois semaines que tu as entamé le programme hein et puis ne négligeons pas la partie alimentation. Elle joue un grand rôle aussi dans la perte de poids et à mon avis, même si depuis quelques temps je suis plus sereine de ce côté là, il y a des choses à améliorer. Mais c’est comme ça, chaque chose en son temps. Pour l’instant je me réjouis d’être arrivée au bout de ces 50min de sueur et profite de cette belle libération d’endorphine qui va me permettre de passer une belle fin de journée.
Bilan de la journée? Malgré un démarrage difficile, elle se termine sur une note de danse positive. Comme quoi, il ne faut jamais baisser les bras !
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