Juin 2021

11 juin : à quand les jours heureux

11 juin : à quand les jours heureux

Cette nuit n’a pas été des plus fameuses. J’ai l’impression de dormir de moins en moins. Et pas forcément d’un sommeil réparateur non plus. Sûrement qu’à un moment donné mon corps va me rappeler à l’ordre. Mais en attendant, il faut croire que mes nerfs arrivent à supporter le choc. 

Mon esprit est embrumé. Un coup je vais bien, un autre moins. Le coeur et la raison se tiraillent. Alors ce matin j’essaie de mettre mes émotions sur pause et quoi de mieux que de faire un récapitulatif de ses comptes bancaires pour ne penser à rien hein? Oui oui, même à 06H00 c’est possible. 

Je sors de la chambre et pars m’installer dans mon canapé avec mon bullet journal. Comme si le simple fait d’avoir ce bouquin dans les mains me rassurais. Finalement c’est un peu vrai. Pourquoi? car dedans j’ai noté ce que je devais faire aujourd’hui. Alors ça m’occupe l’esprit et me structure ma journée. Une sorte de chose normale en soit, en quoi je peux me raccrocher. 

Je sais qu’à 07H00 notre trio de folie va se reformer avec Anne-Sophie et Alison pour réaliser une séance de sport. Ca aussi ca me convient. Et je les remercie vraiment d’être là car comme mon bujo, ça me donne une raison aussi de me lever tôt le matin et de continuer à avancer. Mais en attendant, j’ai le temps de finir la tenue de mes comptes. J’aime bien ce moment où je ne pense à rien. Là tout de suite, c’est calme, le temps est comme stoppé dans sa course et je maîtrise ce que je fais. Alors tout va bien.

06H50, je file me préparer avant de mettre en retard les filles pour la séance ! Aujourd’hui grand moment d’émotion, pendant que les copines feront le BBLETE2021, de mon côté je vais mettre un point d’honneur à clôturer la partie BETA de ce fameux FOCUS T25. Cinq semaines que je galère sa grand mémé avec ces vidéos de malade. Alors pour cette dernière, je me tente la double séance, ce que Shaunt-T appelle le bonus haha Ben mon coco je vais t’en donner du bonus. 

07H05, je décide pour l’occasion de m’installer dehors afin de profiter du seul petit brin d’air que j’aurai de la journée. C’est parti pour les hostilités. 

Je commence avec la vidéo « rip’t circuit », accompagnée de mes haltères de 3KG. Je vais pas mentir, je ne suis pas dans ma forme optimale. Disons que pour une dernière, je pensais que j’aurai plus la patate. Mais ce n’est pas grave, parce que je suis là,  je ne lâche pas et ça c’est le plus important. 

Cette session est moins cardio que la prochaine, alors j’en profite. Ici on est plus axé renforcement musculaire, et j’avoue que pour démarrer mon diesel, c’est quand même plus plaisant. On alterne mouvements debout et au sol. Le coeur monte doucement mais sûrement. Mes haltères me font bien travailler les bras, mes jambes quant à elles, sont un peu plus récalcitrantes quand je dois les soulever. Mais je fais au mieux. En revanche, je suis hyper fière de moi quand j’arrive à tenir la minute entière à alterner des burpees sur une jambe. Avec ma forme du jour c’était pas gagné d’avance. Et c’est le signe également que les gambettes deviennent un peu plus coopératives au fil que les minutes passent. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer. 

25min plus tard, c’est bon j’ai chaud! Chaque partie du corps a participé je le confirme. Squats, fentes, curls press, tirage, pompes, gainage, burpees, shuffle. Bref tout y est passé une fois encore. Maintenant je me prépare psychologiquement à réaliser la dernière séance : « speed 2.0 ». Rien que l’intitulé, vous savez par avance que vous allez bouillonner. Plus que vingt-cinq petites minutes à tenir pour en finir avec cette partie du programme. C’est la dernière fois que je vais faire le kangourou sous extasy. Moi je vous le dis, ça va chier des paillettes carrées.

Allez lèteucego. Heureusement que Shaun-T enlève le haut dans cette vidéo. Au moins ça permet d’avoir un point d’attention pour s’évader un peu. Lui, à chaque mouvement, on voit les abdominaux se contracter. C’est beau. Moi sous mon t-shirt, je sens bien que ça rend pas du tout le même effet. Mais c’est comme ça, je ne possède que des abdos profonds qui voulez vous haha

Cette séance me tue. Honnêtement à un moment donné j’ai même envie d’arrêter. C’est dur, certains mouvements sont toujours trop rapides pour moi, j’ai l’impression d’être toujours en décalée. Bienveillante essaie de me rassurer comme elle peut en me confirmant que « le principal c’est de faire et surtout de ne pas se comparer aux autres. Chacun son rythme, et il ne faut pas oublier qu’il y a dix semaines, tu étais loin d’avoir ce niveau là. Et puis, c’est quand même ta deuxième séance à la suite, alors accroche toi c’est bientôt la fin ». Ouais c’est pas faux tout ça. J’ai quand même déjà plus de trente minutes de renfo et de cardio dans les jambes. Alors comme si dans ma tête j’appuyais sur un bouton, je relève la tête et me dit go pour les trois dernières minutes de la mort qui tue. Kicks sautés, montées de genoux, uppercust, « x » lunges, crossjacks, squats sautés bref, tout ce qui fait monter au plus haut le cardio est présent. Je souffle, je souffre mais je donne tout ce que je peux.  

Ca y’est c’est fait. Deuxième partie bouclée. Punaise…. dix semaines de haute intensité. Dix semaines que je me lève chaque matin (bon ok au départ c’était l’après-midi) pour transpirer et souffrir avec Shaun-T. J’ai voulu me challenger ben je crois que je peux dire que j’ai réussi haha Je pensais franchement pas en être capable. Quand je repense à la première séance d’ailleurs, je me dis même « mais comment j’ai fait! ». Alors quelque part je m’épate moi-même. J’ai réalisé des exercices dont je pensais qu’il était même impensable de reproduire. Je n’ai pas encore pris mes mensurations, demain sera le jour du grand verdict. Même si je sais que je suis loin d’être aussi « fit » que je l’ai rêvé en débutant ce programme, j’ai quand même acquis une jolie force mentale, construit de nouveaux muscles et vraiment sortie de ma zone de confort. Je sais qu’il existe une troisième partie. Toutefois, je pense que pour moi, il est temps de faire autre chose. J’ai envie de nouveauté. Je veux que mon moment sport reste un plaisir, que je me lève le matin en me disant « ok c’est parti!! » et ne pas subir ma séance parce que je suis « obligée ». J’ai besoin de refaire du renforcement musculaire ciblée, tout en continuant le running, et aussi  réinstaurer un peu plus de stretching hihi Oui cette idée me plaît. Alors j’ai toooout le weekend pour me poser la question sur ce que je vais faire à compter de la semaine prochaine. Mais en attendant, douche, petit déjeuner et ça serait bien, un peu d’écriture.

Vers 11h j’essaie d’appeler papa. Il est toujours à l’hôpital. Malheureusement, après quelques tentatives, impossible de le joindre. Ce n’est pas bon signe. Il semblerait donc que la situation ne s’arrange guère et qu’il ne sait toujours plus comment fonctionne son téléphone. Bon je réessaierai plus tard, quand maman sera avec lui dans la chambre. C’est oppressant. alors j’essaie de relativiser et je me dis que ce n’est que passager. Mon papa va revenir, il va aller mieux. Il faut juste que les médecins réussissent à trouver la cause de tout ça. Mais c’est plus fort que moi. Les larmes recommencent à couler. Mon esprit ne peut s’empêcher d’imaginer ce que cela ferait d’être à sa place. De se sentir perdu, sans repère et seul dans des lieux inconnus. De ne plus savoir le pourquoi du comment. C’est horrible. Je suis prise de culpabilité et d’un sentiment d’impuissance déchirant. Je me sens plus qu’inutile. Je sais que je n’ai pas à penser ça mais pour le moment c’est plus fort que moi. Passer quelques minutes, une fois ma tristesse et mon angoisse évacuées, je décide d’être à nouveau objective. Je me dois de garder la tête haute pour lui et maman qui assure grave. Il est entre de bonnes mains, c’est forcé qu’à un moment donné on aura les réponses à nos questions. Il faut simplement du temps. Le problème c’est que là, la faille spatio temporelle ( vous savez celle qui ralentit le temps….) prend clairement ses aises et donc, bonjour l’attente….

Vers 13h je décide quand même de me faire à manger. J’avoue ne pas avoir grand faim, mais comme je ne suis pas non plus hyper productive question écriture, autant aller manger quelques chose de relativement sain, avant que mon esprit ne décide de se jeter sur tout ce qui lui ferait envie.   

Une dizaine de minute plus tard, je m’installe dans mon canapé, devant les nouveaux épisodes de Lucifer (ouiiiiiiiiii) avec un menu spécial converses : une boite de maquereau, une de macédoine et une autre de lentilles. Franchement ça va, je me trouve hyper raisonnable. Je commence donc à m’évader dans ma série quand le téléphone de la maison sonne. Allez je suis d’humeur magnanime et je vais aller décrocher. En temps normal je ne le fais jamais. Ca me soule les démarches commerciales. Mais là surprise, c’est mon grand frère qui prend de mes nouvelles. J’avoue être déstabilisée au début. On peut dire que nous ne sommes pas du genre à nous appeler très souvent. Et puis là ben la conversation dure et passe très vite à la fois. En fait son appel me fait ultra plaisir. En raccrochant, on se promet de se revoir bientôt et surtout de se retrouver chez les parents dans quelques jours, quand papa aura pu rejoindre le domicile familial. Je reprends ma série avec le coeur un peu plus léger.

Vers 15h cette fois c’est mon portable qui sonne. C’est au tour de maman de me raconter les dernières péripéties. Et c’est toujours dans ces instants que la réalité reprend le dessus. Oui je le reconnais, par moment je fais moi même un déni de la maladie de mon père. Parce que papa c’est papa. C’est celui qui nous fait rire, le bricoleur, l’informaticien, la tête pensante de la famille. Mais quand j’écoute ma mamounette me raconter ce qu’il se passe vraiment, j’ai peur. Je ne peux pas croire à autant de changement en deux semaines. Je lui ai fait un gros câlin avant de partir et il allait bien. Mais là j’ai vraiment conscience que tout est différent. Pourtant, le fait d’avoir maman au téléphone me rassure. Je sais qu’elle gère ultra bien la situation. Elle sait trouver les mots qui apaisent un peu mon anxiété. Oui on doit se concentrer sur le positif. Oui c’est un moment compliqué à passer mais cela ne va pas durer. Oui il faut croire que c’est ce maudit cachet qui le fait complètement disjoncter. A partir de ce soir, elle a l’autorisation de dormir avec lui à l’hôpital. C’est une bonne nouvelle. Au moins papa aura un repère dans ce lieu sinistre. Quand il ouvrira les yeux, il ne sera pas seul et il pourra s’endormir en serrant la main de sa femme. 

Bon, j’avoue être un peu chamboulée pour le reste de mon après-midi. Du coup je perds moi même un peu la boule et passe mon temps à chercher des choses dans la maison. Je réussi quand même à écrire un peu. Finalement cela me fait du bien car je me décharge de mes émotions. 

Vers 19H, chérinou m’enrôle avec lui pour une partie de jardinage. Oui oui, activité de couple mes amis. Quelque part il m’aide aussi à me changer les idées. C’est ainsi qu’après la plantation des pieds de tomates, je me retrouve à arroser l’ensemble du jardin. M’est d’avis que j’ai dû me faire avoir à un moment donné. Je suis donc là dans mes réflexions, à asperger les plants de courgette quand chérinou se poste devant moi. Je le regarde. Je fixe mon tuyau d’arrosage dans la main. Je lui souris. Il me fait un signe que non. Alors je lui demande « ça fait quoi si je le fait ? », il me regarde intensément, en essayant de faire son méchant, et me réponds « essaie ». Ok. Je dirige le tuyau vers et presse la détente. Hop un chérinou mouillé. Je n’ai pas le temps de déguerpir que déjà il est derrière moi avec le tuyau désormais entre ses mains. Je peux dire que l’eau est bien froide.

Je rentre avec un grand sourire quand mon téléphone sonne pour la troisième fois de la journée. Cette fois c’est mon petit frère. OMG, mes deux frères dans la même journée ! Au début ma tension monte. La dernière fois qu’il a appelé c’était pas forcément très bon. Mais là tout va bien. Il venait juste aux nouvelles et surtout, proposer une idée de génie : que l’on se réunisse, pour passer quelques jours de vacances entre « jeunes » en août, histoire de décompresser un peu de ces derniers événements. Alors c’est entendu, on se fait ça cet été.

En cette fin de journée je dirai que même quand la situation est sombre, il en ressort toujours du positif. La preuve, les liens de la famille n’auront jamais été aussi fort. Et finalement, c’est ça le plus important.

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4 commentaire

  1. Isa

    Tu assures grave pour le programme, bravo à toi, tu peux être fière car ça avait l’air costaud

    1. Merci !!!
      Si on me demande de le refaire là tout de suite je dis nan mdrrr fière de l’avoir fait mais on va attendre un peu (bcp?) avant de penser à le refaire lol

  2. ISABELLE

    la famille, ancrage hyper important quand tout ne roule pas comme on veut ….
    Bisous

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