08 mars : petite baisse de régime

08 mars : petite baisse de régime

A la différence de lundi dernier, cette fois le début de semaine est compliqué. Une lassitude m’envahit ce matin. Tout mon être veut rester coucher et se laisser aller. Cette nuit, j’ai été submergée par la nostalgie. Pourquoi maintenant, ça c’est un mystère. Toujours est il que je me suis noyée dans mes souvenirs. Il y a des moments comme celui-là où je voudrais revenir en arrière, à cette époque où tout allait pour le mieux. Celle du cocon familial si réconfortant, de ces étés à la mer chez les grands-parents. Le temps de l’insouciance tout simplement. J’ai envie que mes problèmes disparaissent comme quand maman faisait le bisou magique, et que le sourire faisait alors place aux larmes. Je veux revoir mes parents et ma famille, les serrer dans mes bras, refaire des soirées jeux et rire à en avoir mal au bide. Je repense à mon entrée dans l’armée et ces aventures de malades que j’ai vécu. Je revois le visage de ces personnes qui m’ont fait grandir, du soutien reçu dans certaines galères, de ces voyages en terres inconnues qui vous font revoir vos priorités. Treize années dans cette institution qui m’aura beaucoup apporté. Quand je repense à tous ces bons moments, je me demande comment j’en suis arrivée là. Je suis nostalgique du temps passé. J’en viens à dire comme nos aînés : c’était mieux avant. Suis-je folle de vouloir tout quitter et de recommencer une nouvelle vie? Ce doute est bien vite balayé quand j’analyse vraiment la situation et que je remonte quelques années en arrière. Je me rends bien compte que cela fait un moment que je ne suis plus du tout épanouie. Pour autant, ai-je vraiment envie de mettre un terme à ma carrière? Une partie de moi en est plus que certaine vu que ma démission est déposée depuis cinq mois. Mais cette peur de recommencer à zéro est peut-être plus forte? « Oulalala, tu réfléchis trop ma licorne. Arrête ça de suite tu vas te faire mal au cerveau. Pense positif. Concentre toi sur le moment présent, demain tu iras voir la psychologue et tu lui parleras de tout ça. En attendant, tu vas me lever tes fesses de ce lit et commencer la journée en souriant! ». Un conseil, il faut toujours écouter Bienveillante… Alors ok, je rejette la couette en arrière, inspire un bon coup et me lève avec l’intention de faire que cette journée se passe au mieux.

Pour commencer, pas de petit déjeuner. Pour une fois, je n’ai pas faim alors j’écoute mes sensations. A la place je vais faire un peu de rangement et de ménage. La traditionnelle corvée du lundi matin. Pendant que monsieur Robot passe l’aspirateur en bas, je m’occupe de l’étage et des escaliers. Sont mignons ces chiens, mais je n’en peux plus de marcher sur de la moquette de poils. Chérinou me dit qu’ils sont en train de perdre leur pelage d’hiver. Mouais, pour moi elles sont toujours en train de muter ces bestioles là, qu’importe la saison… Bref, afin que la journée soit positive, j’essaie de tirer avantage de la situation. On va donc dire que faire les tâches ménagères c’est bon pour avoir un esprit occupé et un compteur de pas qui augmente. C’est toujours ça de pris.

La matinée se passe et l’heure du déjeuner pointe le bout de son nez. Comme j’ai préparé ma liste des repas pour la semaine ce dimanche, je n’ai qu’à jeter un coup d’œil à mon planning pour m’en souvenir. J’ouvre mon bullet journal et au programme il est prévu un bouddha bowl. Ma foi, pourquoi pas. Seulement, une fois en cuisine, j’ai une flemmingite aiguë et au final, je me retrouve à préparer une poêlée de courgette, des steaks hachés et du riz complet. Rien à voir quoi. La magie de la fainéantise. Alors que l’on est bien d’accord, j’aurai sûrement été plus vite à préparer la salade hein Que voulez-vous, par moment je ne me comprends pas moi-même…

Après ce moment frugale (fallait voir la tête de chérinou en découvrant les courgettes), je suis partagée entre l’envie de rester sur le canapé ou d’aller m’aérer l’esprit pour relever un challenge. En toute franchise, j’estime la place du canapé à 99% plus confortable que la selle de mon vélo. Pourtant Bienveillante est encore là, et me pousse à aller de l’avant. Ok mais après le café alors. Comme ça je gagne un quart d’heure, c’est un bon compromis non?

15H30, oui je le reconnais, la pause café a duré plus longtemps que prévue… Plus d’excuse maintenant, il est temps d’aller s’échauffer les cuisses. Objectif 15KM, interdiction de rentrer avant. Mes bonnes résolutions vacillent d’entrée de jeu. A peine la bête de fer sortie que je râle déjà. Décidemment, quand ça veut pas, ça veut pas! Alors je peste contre la terre entière. J’ai les jambes lourdes, l’impression de ne pas avancer. Le vent en pleine face ne m’aide franchement pas non plus. Je n’ai pas envie d’aller loin car si je m’aventure hors du quartier, c’est s’engager dans des montées qui vont faire mal aux cuisses. Je crois que j’ai aussi du mal à récupérer de la course à pied d’hier. Rendez-vous compte, pour la première fois depuis des semaines entières, j’ai réussi à m’accrocher et à courir presque 8KM sans m’arrêter ! Faut dire que Looping m’a bien aidé en tirant comme il se doit sur la laisse haha Ben voilà c’est clair maintenant, je viens de m’expliquer à moi-même pourquoi j’ai les jambes fatiguées. Comme quoi fallait pas être sortie de Saint-Cyr pour comprendre ça… Malgré tout, j’essaie de m’accrocher et, tout en continuant à maugréer contre ce foutu faux plat, ces vitesses qui passent mal ou encore ce nez qui coule sans ma permission, je réussi quand même à faire une boucle de 17KM avant de revenir à la maison. I did It. Finalement, la mauvaise humeur ça aide aussi.

En rentrant je monte directement dans ma pièce aménagée. comme je suis dans ma lancée, il faut que j’en profite pour faire ma séance de sport. Si je loupe le coche, c’est certain que je ne la ferai plus… Aujourd’hui j’attaque la deuxième semaine du défi de l’hiver 2018, donc une nouvelle vidéo à faire. Rien que de savoir ça, ça me boost un peu. En plus, étant donné que j’ai la mémoire courte, autant dire que je n’ai pas la moindre idée de ce qui m’attend. Et croyez-moi, il valait mieux. Cette dernière se nomme « Endurance ». Cela veut donc dire que les exercices vont durer entre une à deux minutes, histoire de bien faire monter le cœur. Pfffff je suis déjà fatiguée… Après l’échauffement on commence donc avec deux minutes de squats. C’est long…. Au bout d’un moment on sent ses cuisses se contracter toutes seules. Haut les cœurs les gens, soyez rassurés c’est votre acide lactique qui se met en marche. Ca passera avec le mouvement suivant, c’est à dire en faisant des pas chassés et des mini squats hahaha…. Puis vient ensuite le tour des fentes, du bateau et des burpees inversés. Vous ne connaissez pas ce dernier? c’est normal, il est inédit aarrrgghhh Pour ma part, j’ai déjà du mal à les faire en position normale… Donc là vous commencez accroupi, roulade en arrière et hop vous remontez en position squat puis ensuite en planche. Là où le bas blesse, c’est que, pour ma part, après la roulade, impossible de me relever sans m’aider des mains. Les boubous et Mr Bidou me bloquent l’accès.C’est hyper frustrant. Et hyper physique. Donc je confirme, qu’ils soient réalisés normalement ou en inversés, les burpees c’est vraiment pas ma tasse de thé. La vidéo continue ensuite avec la partie fessier puis, enfin, se termine en faisant des cercles de bras pendant une minute. Trèèèèèèès long. Je sens les endorphines faire leur job. Je suis folle et je sais que je vais le regretter, mais j’ai envie de continuer encore un peu. Alors je farfouille dans toutes mes vidéos et décide d’en faire deux autres : une de quinze minutes, axée total body, tirée du programme « garder la forme à la maison » et celle du bas des abdos du défi ventre plat. J’en sue son arrière grand mémé mais je m’accroche. Heureusement que les exercices se font en poids de corps ! Je suis déjà un bon bébé alors si en plus je devais rajouter du poids dans certaines postures…

Je viens d’enchaîner quarante-cinq minutes de renforcement musculaire. Mon corps tout entier s’est donné et je crois qu’il a bien mérité un peu de repos. Je suis assez fière car pour une personne qui ne voulait rien faire à la base, j’ai réussi à relever cet exploit de me remuer entièrement et de ne pas écouter Malveillante. C’est donc sereine que je file à la douche. Mon élan est stoppé net par un appel téléphonique. Numéro de portable inconnu. OMG, serait-ce l’équipe pour le casting? Car oui, j’ai franchi le pas et envoyé ma candidature à Lucile Woodward. Peut-être aurai-je la chance de témoigner de vive voix de mon parcours avec le BBLETE2020 et de rencontrer cette coach qui, sans le savoir, partage ma vie depuis maintenant quelques mois. Je décroche en tremblant. C’est Tracy de l’agence. Mon cœur bat la chamade. Alors je réponds à ces questions, me présente en quelques mots et confirme la joie que j’aurai d’être retenue. A priori mon dossier plaît bien. Il sera donc transmis pour la dernière étape, à la team de Lucile pour la sélection finale. Trois personnes seulement auront la chance de participer. Au fond de moi je veux y croire à fond, mais comme pour le loto, je n’ai jamais vraiment été très chanceuse pour tirer le gros lot. Mon espoir ce réduit encore un peu quand elle m’annonce que des centaines de personnes ont postulé et que de ce fait, ils ne pourraient pas contacter tout le monde en cas d’échec. Alors si je n’ai aucune nouvelle avant de semaine prochaine dernier délai, c’est que je pourrai seulement continuer à admirer cette coach à travers mon écran de télévision. Je raccroche mitigée. Excitée et stressée en même temps. Bienveillante me dit d’y croire et Malveillante m’annonce que je n’ai aucune chance. Je serre mon téléphone comme le plus précieux des bijoux et espère sincèrement qu’il retentira prochainement pour m’annoncer une belle nouvelle. En attendant, la semaine promet d’être longue…

Après la douche, et des scénarios de rencontre plein la tête, je descends préparer à manger. Une fois n’est pas coutume, j’inverse l’ordre de mes menus. J’avais envie de tester ce soir la soupe de vermicelles curry/coco et ne pas attendre mercredi soir. Ouais je suis une vraie guedin par moment. Et j’ai bien fait car je me suis régalée et chérinou aussi. En même temps, des vermicelles ça fait parti de la famille des pâtes non?

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