07 octobre : de jolies retrouvailles

07 octobre : de jolies retrouvailles

Jeudi. Une belle journée s’annonce car aujourd’hui ce sont les retrouvailles avec ma best copine Amandine. Des mois que nous ne nous sommes pas vues. En même temps, il faut dire que ces derniers ont été assez chaotiques pour chacune de nous.

Bien que mon enthousiasme soit au plus fort de sa forme, cela ne m’empêche pas de faire quand même un faux départ ce matin… Et ce, malgré toutes les bonnes résolutions prises hier soir avec Bienveillante. Vous savez, celles du style « allez demain c’est la bonne, je me lève tôt et je bouge mes boubous. C’est moi la patronne, c’est moi qui décide ». Et ben non, c’est pas comme cela que ça se passe… Ici c’est mon corps le boss et ce matin il a décrété qu’il était bien trop tôt pour se lever et faire remuer la graisse comme un shaker.. Et comme en plus il s’allie au monstre des paupières, autant vous dire que je suis perdue pour la France. Pour une fois j’abdique facilement et j’accepte ma punition de devoir profiter du lit plus longtemps.

Vers 08h30, j’arrive enfin à me sortir du lit. Bon c’est pas non plus l’extase. Malgré mes huiles essentielles, j’ai un petit rhume qui me rappelle qu’il est toujours là et qu’il se fait une joie de boucher mes narines. Mais je ne désespère pas et file, tout en reniflant très bruyamment (vive la féminité), jusque dans la salle de bain. Quand mon regard croise le miroir je ne m’inquiète plus outre mesure de cette tête de Picasso. J’ai admis le fait que passé la trentaine, j’étais devenue une oeuvre d’art. Cela prend juste un peu plus de temps le matin pour recomposé tout ça et redevenir fraîche et pimpante (surtout avec un nez enrhumé). En revanche, j’avoue juste que du côté timing, je pêche encore un peu hihi j’ai encore du mal à estimer le temps travail nécessaire à ma reconstruction faciale alors je sais pertinemment qu’à cause de ça, je finirai par arriver en retard à mon rendez-vous. Bienveillante, optimiste de nature bien évidemment, reste confiante et est persuadée que j’arriverai à l’heure. Mais pour une fois, je donne raison à Malveillante, qui connait on ne peut mieux mes défauts…

09H30, je décolle de la maison. Devinez quoi? Je suis en retard de dix minutes sur mon planning… Et pour ne rien arranger à ça, je ne peux rouler qu’à 70km/h sur l’autoroute, encore et toujours, à cause de ces fichus travaux. Ce n’est point grave, il faut prendre son mal en patience et, sans vouloir me vanter hein, question patience je suis plutôt pas mal calée grâce à l’armée haha Aussi j’ai le temps de penser durant mon trajet. J’ai vraiment hâte de revoir Amandine. Qu’est-ce que je la « kiff à donf » cette nana là. Elle aussi c’est une véritable force de la nature et un rayon de soleil à elle toute seule. Finalement, quand je pense à mes meilleurs amis ou encore à ma famille proche et que je me remémore leur parcours de vie, force est de constater que je ne suis entourée que d’exemples à suivre. Comme quoi je confirme, il existe des personnes exceptionnelles dans ce monde et j’ai la chance d’en avoir autour de moi.

Mon téléphone sonne, c’est Amandine. Elle me prévient qu’elle arrivera avec un peu de retard. Je rigole, lui explique que je suis dans la même situation mais que je fais tout mon possible pour arriver au plus vite. Décidemment, on se s’aime pas pour rien !

10H15 j’arrive ENFIN, sur le parking d’Ikea. Mon dieu, quand je pense qu’il y a un an je faisais une partie de ce trajet en voiture quasi tous les jours, je n’ai pas de mot pour exprimer mon soulagement de ne plus avoir à subir ça ! On s’habitue vite à la tranquillité de la campagne et à la douceur de vivre. Je me gare à côté de la voiture de ma copine. Quand je la vois je suis émerveillée. Elle est toujours aussi classe, tellement stylée dans son ensemble bleu électrique et noir, et ce, même enceinte de plusieurs mois. A côté j’ai l’impression de faire pâle figure avec mon jean mal taillé (mais ô combien agréable car il ne sert pas à la taille haha), mon sweat un peu trop long (mais trop joli avec sa fleur rouge dessus hihi) et mes vieilles baskets. Mais je ne m’en formalise pas plus que ça, car nous sommes deux filles au look totalement opposé, mais avec le même sourire sincère et la joie immense de se revoir.

Après des « hiiiiiiiiii » d’allégresse et des embrassades digne de Friends, nous voici parties pour faire une visite dans les dédales d’Ikea. En temps normal, c’est toujours le style de magasin où quand tu en sors, ton porte monnaie est beaucoup plus allégé. Tu te retrouves même avec des objets du genre « oooh c’est trop beau, je sais pas encore où je vais le mettre mais je le prends » ou bien « tiens ça pourrait me servir alors je l’achète au cas où »… Alors je ne vous explique pas ma fierté quand une demi heure plus tard on a repris le chemin de nos voitures et, pour ma part, sans avoir succombé au magnétisme ensorcelant de cette chaîne Suédoise. Et booom, une victoire de licorne. Mais be careful , notre virée ne fait que commencer. Et pour confirmer mes dires, je décide de servir de chauffeur à ma grande amie et hop, direction « la petite Madelaine », un « petit » centre commercial comme on les aime.

Le temps passe vite quand on s’amuse bien et que l’on est en bonne compagnie. On se promène dans Action, Fête ci Fête ça (ok je l’avoue là j’ai fait l’acquisition de magnifaaaaque tutus…) et même Orchestra. Je n’étais d’ailleurs jamais rentré dans ce magasin là, mais comment dire non à sa copine enceinte et qui plus est, à la recherche de la poussette parfaite! Quand j’entre dans cette boutique, c’est une monde tout nouveau et étrange qui s’étale devant moi. Des kilomètres de rayons en tout genre. Du vêtement à la chambre, tout y passe. OMG mais il existe autant de modèles de berceaux, nacelles, sièges auto??? Et nom d’une licorne en bois, faut penser à tout ça quand un petit être vient s’installer chez nous? Mais il faut plus qu’un treizième mois pour s’équiper c’est pas possible ! Mon étonnement ne s’arrête pas là. Quand on arrive à l’espace tant désiré par Amandine, j’apprends donc qu’en plus d’être riche, il faut un BAC+5 mécanique pour choisir le bon modèle. Alors voilà ce qui pend au nez des futures mamans… Dans ma tête je repense alors à cette chance que j’ai d’avoir du temps pour moi uniquement, de profiter de grasses matinées sans prise de tête, de pouvoir organiser mon planning comme je l’entends. Suis-je faite pour être maman? Hmmm, rien n’est moins sûre, je suis peut-être trop égoïste en fait. Je crois que la peur de ne pas réussir à endosser ce rôle est également très présente. Enfin bref, là n’est pas le sujet, pour le moment je ne suis que la spectatrice impressionnée face à ma pote et cette vendeuse parlant en langage codé. Note pour moi même quand même, ça peut-être un atout d’avoir une amie aussi calée dans ce domaine !

Après cette première virée fort sympathique, l’heure de la restauration a enfin sonné. Oui n’oublions pas que je ne suis qu’un estomac sur pattes. Notre choix se porte sur le Buffalo grill. Ca fait longtemps et mon ventre valide largement cette décision. C’est fou de se retrouver à nouveau dans un restaurant. Je ne me rappelle même plus la dernière fois que cette situation s’est produite ! Alors autant dire que le pass sanitaire et la commande via le téléphone m’ont un peu prise de court. Mais pas au point de nous déranger pour fêter nos retrouvailles autour d’un petit apéritif (adapté à chacune bien évidemment). En véritable filles, les discussions s’enchaînent. Il n’y a pas de blanc gênant, tout se fait naturellement. Elle me raconte ses déboires et ses joies, je lui fait part de mon désarroi et de ma reconstruction psychologique. C’est étrange de parler de papa. C’est la première fois que je raconte de vive voix sans que je finisse en fontaine. Il faut croire que j’ai franchi une étape. Mon rendez-vous avec le magnétiseur commence à porter ses fruits. Mais l’heure n’est pas à la tristesse au contraire. Il faut profiter de ces rencontres justement pour se remplir à nouveau de bonnes ondes car c’est aussi à cela que sert les journées filles et l’amitié.

Nous sortons de cette brasserie bien repues. Heureusement que j’ai mis un jean qui ne serre pas trop hein.

Notre balade ne s’arrête pas là. Nous avons encore du temps devant nous avant de retrouver chacune son chez soi et ses obligations (elle plus que moi hihi). Comme on ne change pas une équipe qui gagne, direction un deuxième centre commercial « l’heure tranquille ». Avouez qu’avec un nom comme ça, c’est juste un signe que c’est l’endroit idéal pour digérer !

Une fois encore, on déambule dans les boutiques de vêtements, de sacs, de chaussures, on teste des robes qui ne vont pas du tout, on se rabat sur des leggings tout confort pour trainer au mieux à la maison. Puis on fait une halte au « Café Marcel » pour le tea time et la gaufre qui l’accompagne. Nos fesses sont ensuite attirées par ces chaises exposées plein soleil, autour de la fontaine. Alors on répond à cet appel. C’est ainsi que l’on se retrouve dans une faille spacio-temporelle, mais dans celle-ci ,le temps est comme suspendu. Nos regards fixent cette étendue d’eau aux mille éclats grâce à ce doux soleil d’automne. Le brouhaha autour de nous s’est estompé et ne reste que le jeu de ces gouttes d’eau qui retombent comme des paillettes dans le bassin. Instant serein et ô combien relaxant. C’est dans ces moments là que l’on prend conscience de l’importance des petites choses. Ce sont finalement ces petits instants qui donnent du sens à la vie et nous font comprendre pourquoi il est important d’en savourer chaque seconde. On a tous des blessures à cicatriser, des maux qui ne s’en iront jamais, mais durant ces infimes minutes de douceur, on peut les mettre de côté et profiter de la chance que nous avons de les vivre.

Le temps de se dire au revoir est arrivé. Chacune doit reprendre le cours de sa vie. Les embrassades sont aussi fortes que ce matin et on se promet de remettre ça très vite. Même que le top du top serait de se voir au moins une fois par mois. Mais bon, chaque chose en son temps.

18H30, je franchi le seuil de la porte d’entrée, sourire aux lèvres grâce à cette belle journée remplie d’ondes positives. Pourtant mon humeur vacille au fur et à mesure que je m’enfonce dans la maison. Je découvre que Looping s’est soulagé sur le canapé, que mademoiselle Kitty a confondu les coussins avec son panier (la pauvre, elle doit avoir la vue qui baisse c’est certain…) et la cuisine est une véritable scène de crime. Au vu des casseroles qui s’empilent dans l’évier, j’en déduis même que chérinou s’est fait des pâtes à la crème avec des lardons ce midi. Je soupire. Oui j’ai clairement envie de m’énerver mais cela ne servirait à rien. Je ne veux pas que cette journée si bien commencée s’achève dans une mare de grimaces (oui de sang c’est un peu sur fait hihi). Alors je prends en compte que chérinou m’a fait un superbe cadeau récemment (un nouveau téléphone que je tente d’apprivoiser depuis deux jours maintenant), que j’aime cette homme (qui joue sur l’ordinateur depuis à mon avis une bonne partie de l’après-midi), et que je viens d’être accueilli avec un amour sincère par ces deux bestioles courtes sur pattes. N’est-ce pas le plus important? Et sur ces entrefaites, l’homme débarque dans le salon avec la question qui me fera renoncer à toutes mes bonnes résolutions : « qu’est-ce que l’on mange ce soir? »….

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