Au départ, cela devait être une bonne journée. Disons qu’en me couchant la veille, j’étais loin d’imaginer que les choses allaient se passer ainsi. Et vous savez quoi? C’est bien le mystère, parce que sinon on réagirait bien différemment. Laissez moi vous conter mon histoire…
5h30 j’ouvre les yeux. Et paf, première victoire du jour. Je viens de gagner face au montre des paupières. Et ouais gars, me suis réveillée toute seule et sans difficulté, preuve que j’ai bien dormi comparé aux nuits précédentes. Pourtant il règne une atmosphère étrange. Un pressentiment que quelque chose n’est pas normal. Je tends la main vers la droite et rencontre le vide. Tiens Chérinou est déjà debout. Je retire mes boules quies et tends l’oreille. Puis je comprends. De la chambre voisine s’échappe des pleurs mais pas ceux d’un simple cauchemar. Non là c’est plus poignant, on ressent le mal-être de mon petit homme. Alors je comprends sans difficultés que la nuit a du être longue pour le père et le fils.
Je me lève et pars vérifier ce qui se trame. Une fois arrivée dans la chambre, c’est sans aucune difficulté et grâce à mon superbe odorat fortement développé, que je constate que c’est vomito party par ici. Bien. Je laisse donc gérer chérinou, pas besoin d’être deux pour affoler le petit. De toute manière je ne serais pas d’une grande utilité pour le moment.
Au détour du couloir je vois Looping revenir l’air de rien. Deuxième mauvais pressentiment. Je connais le loustic maintenant. Alors c’est en priant ma bonne étoile que ce que je pense ne se soit pas produit que je débarque dans la salle de bain. Bon, il faut croire que ma bonne étoile ce matin c’est un peu comme les voies du Seigneur, impénétrable. Blasitude. Une jolie tâche jaune prône bien au milieu tapis ainsi que sur le pied de la baignoire. Ne pas s’énerver de bon matin, ça fait du mauvais gras et j’en ai assez comme ça. Juste que le chien ne croise pas ma route, ça pourrait dégénérer. Bon j’enfile quand même ma tenue de sport. Concentrons nous sur l’essentiel.
Chérinou a réussi à recoucher Valentin. Niquel, je vais donc vraiment pouvoir faire mon sport. J’ai réussi à trouver la motivation de reprendre soin de moi j’aimerai donc ne pas louper ce rendez-vous dès le deuxième jour sivouplé. J’entre donc dans mon petit antre fétiche, referme la porte et là, la magie opère. Là à ce moment précis, je ne suis pas maman, assistante de direction, femme de ménage, cuisinière etc. Non, je suis juste moi. Comme avant (ok avec des boubous en plus). Et pour accentuer encore plus cet effet, j’appuie sur play et là, apparaît à l’écran mon programme chouchou de Lucile, celui avec qui tout à commencé : le BBLETE2020. Ca faisait un moment que j’avais délaissé Lucile. Plus du tout dans le même mood. Nos chemins ont pris des voies différentes comme on dirait. Et bien qu’à cet instant T je ne sois plus en adéquation avec ses aspirations à elle du moment, je n’oublie pas que c’est grâce à cette coach que ma vie a pris un réellement changement il y a de cela 4 ans, surtout sur ma vision du sport, de l’acception de soi et de l’alimentation non coupable. C’est pour ça que j’ai voulu le refaire. Pour retrouver cette part de moi qui s’est un peu perdu en chemin, pour l’envie de savoir à nouveau comment me définir, m’accepter comme je suis tout en ajoutant à cela mon nouveau rôle de maman. Et je dois également l’avouer, pour retrouver l’ambiance des copines rencontrées sur le groupe. Parce que ça c’était vraiment chouette et que sans elles je ne serai pas non plus celle que je suis aujourd’hui. Allez, trêve de bla-bla, il est désormais temps de suer des paillettes.
35min plus tard c’est l’heure du bilan. Le défi fessiers check Pour la séance ventre plat c’est une autre histoire. Pour certains exercices je prends des charges plus lourdes, ça c’est le côté positif. Pour d’autres, j’ai l’impression d’être redevenue une vraie débutante ! J’ai bien compris que mes abdos profonds avaient pris un sacré coup avec la grossesse et la prise de poids. En fait ils sont tellement profonds que je me demande s’ils sont vraiment là hahaha Le bateau reste ma bête numéro 1. Appelez moi Titanic car j’ai coulé. Quant aux abdos rotateurs c’est pas foufou non plus. L’avantage c’est qu’au moins durant l’exercice j’ai l’impression de presser mes boubous comme des citrons. Une chose est sûre c’est qu’eux je les vois bien. Un jour peut-être que je réussirai à toucher loin derrière avec mon haltère, mais en attendant c’est surtout ce jour qui est loin derrière. Ah puis bien entendu les roll up restent aussi un bel axe de progression ! Même en m’aidant avec une jambe j’ai du mal à me relever, pour dire la force abdominale que j’ai ! Enfin bref, dans l’ensemble cette séance restera un bon moment car d’une, je l’ai fait, et de deux elle est finie hihi
Retour à la réalité en ouvrant la porte. Pour le moment tout est encore calme. Aujourd’hui pas le temps de trainer, programme chargé. Je dois déposer Valentin chez nounou à 7H30 pour ensuite aller au garage pour la révision de la voiture, passer à la banque pour le taff, aller à Orchestra déposer un colis vu que c’est à côté et ensuite rentrer au bureau pour la journée.
Vous savez quoi? Dans les grandes lignes c’est ce qu’il s’est passé. Dans les petites lignes c’était pas mal d’émotions à gérer.
J’ai déposé Valentin à 7H45, mais en arrivant il a vomi sur le tapis de la nounou. Il s’est ensuite réfugié dans mes bras où là j’ai pu assister au joli ralenti d’un jet bien blanc qui est venu asperger l’entièreté de ma doudoune comme il se doit. J’ai vu le regard de l’autre maman. Je me suis sentie honteuse et pleine de culpabilité. Mon enfant sentait le vomi, il en avait encore dans les cheveux, j’avais pas réussi à tout enlever. Il pleurait et me faisait de la peine. Et là j’ai craqué moi aussi. J’ai senti les larmes couler, j’étais désemparée car je ne savais pas quoi faire. J’ai essayé de me cacher derrière mon petit bonhomme pour essuyer mes propres larmes, j’ai nettoyé tant bien que mal son visage et ses petits chaussons. Mais j’ai une formidable nounou qui a tout fait pour pas que je me sente nulle et elle m’a même réconforté !
La journée a continué d’être longue. Je suis arrivée à mon rdv avec 30min de retard, avec juste mon petit pull de printemps et un jean taché. Plus tard au bureau j’ai craqué une nouvelle fois. C’est comme ça, après des jours à essayer de tout contrôler ben là ma coupe était pleine et il fallait que ça sorte. J’ai bien compris que j’étais une maman car j’ai passé la journée à penser à mon loulou malade, à me dire que je pourrais faire plus alors qu’en vrai je sais que non. La nounou m’a donné des nouvelles régulièrement et entre deux vomis, il dormait. J’ai réussi à obtenir un rendez vous à 18H15 chez le médecin. N’oublions qu’à la veille de deux jours fériés, mieux vaut prendre des précautions.
On est rentré il était 19H30. Le temps de lui donner un peu de doliprane pour la fièvre, un peu d’eau, le changer et hop 19H45 il dormait déjà.
Il est minuit passé. Je finis d’écrire. Valentin a déjà vomi une fois mais depuis s’est rendormi. Je pense que les prochaines heures vont être mouvementées. Pour autant là maintenant je profite du calme. Pour finir sur une note positive, je pense à mes petites gloires du jour : j’ai fait mon sport – je n’ai pas craqué sur la nourriture même si j’en mourrai d’envie – j’ai réussi à obtenir un rdv chez le médecin et en suis ressorti avec des médicaments pour soulager mini chérinou – j’ai retrouvé ma sérénité – j’ai réussi à écrire et ça c’est une sacrée belle victoire.